Malgré des ventes en baisse, la France reste le 4ème exportateur d’armes au niveau mondial

Selon un rapport du ministère de la Défense adressé au Parlement, le montant des exportations françaises d’équipements militaires a baissé de 37% en 2010 par rapport à l’année précédente, passant ainsi de 8,1 milliards à 5,12 milliards d’euros. Ce niveau des ventes d’armes à l’étranger est même deçà de celui constaté en 2008, où il avait atteint 6,5 milliards d’euros.

Toutefois, avec 6% des parts de marché, la France reste au 4ème rang des exportateurs d’armes au niveau mondial, derrière les Etats-Unis (53,7%), la Royaume-Uni (12,5%) et la Russie (8,2%). Viennent ensuite Israël (5,3%), l’Italie (2,1%) et l’Allemagne (2%).

Les principaux clients de l’industrie française de l’armement sont l’Arabie saoudite, l’Inde et la Malaisie. Le Moyen-Orient reste le principal débouché, avec 27% des prises de commandes. Suivent l’Amérique latine (25%), l’Asie (18%) et l’Europe (17%).

Cela étant, l’on est loin de l’objectif affiché il y a deux ans consistant à maintenir un niveau de 9 milliards d’euros d’exportations d’armes par an. Il s’agit désormais pour Paris de consolider cette part de 6% sur le marché mondial des exportations d’armement, dont le montant global est compris entre 60 et 70 milliards d’euros.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette baisse des ventes d’armements français. En premier lieu, et crise oblige, la croissance des dépenses militaires mondiales a ralenti en 2010, avec une hausse de seulement 1% contre 5% par an entre 2001 et 2009.

Par ailleurs, 2009 avait été une bonne cuvée pour l’industrie de défense française grâce aux contrats obtenus par DCNS au Brésil, avec la vente de quatre sous-marins classiques de type Scorpène et l’assistance pour en construire un cinquième à propulsion nucléaire, ce qui a représenté 45% du chiffre des exportations françaises cette année-là.

Une autre explication tient en un chiffre : les exportations représentent seulement un tiers du chiffre d’affaire de l’industrie française d’armement. Ce qui signifie que cette dernière se repose trop sur le marché hexagonal. D’où la volonté affichée par certaines entreprises du secteur de réduire la part des commandes françaises dans leur chiffre d’affaires et d’être plus compétitifs pour augmenter leur ventes à l’étranger.

Ainsi, certaines d’entre elle ont lancé des plans allant dans ce sens, comme Thales avec Probasis, DCNS avec Championship ou encore Nexter avec Grand Large. Cela est d’autant plus nécessaire qu’émergent de nouveaux acteurs, notamment en Chine, laquelle vient par exemple de remporter un marché en Indonésie en proposant des missiles anti-navires deux fois moins chers que l’Exocet.

Enfin, troisième raison, la lenteur des processus d’attribution des grands contrats d’armement. Cela tient aux procédures des pays concernés, mais aussi aux négociations qui s’évèrent longues. Quand l’on souhaite acquérir un avion de combat qui restera en service pendant 20-30 ans, voire plus, il est normal de poser des exigences et de discuter le prix.

Pour 2011, les exportations d’armes françaises seront en hausse étant donné que la prise de commandes à atteint, sur les 10 premiers mois de l’année, 7,5 milliards d’euros, grâce à la vente de deux BPC à la Russie et au contrat de modernisation des Mirage 2000 indiens.

Au moins deux dossiers sont en passe de connaître une conclusion dans les prochaines semaines. Ainsi, des « négociations finales » sont engagées avec les Emirats arabes unis pour la vente de 60 Rafale. Et l’avion de combat de Dassault Aviation est encore en lice, avec l’Eurofighter, pour le contrat MMRCA en Inde, lequel vise à livrer 126 appareils pour un montant de 10 à12 milliards de dollars. Les propositions commerciales des deux constructeurs seront étudiées à partir du 4 novembre prochain.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]