Un Transall de l’armée de l’Air apporte un soutien logistique à l’opération de l’armée kenyane en Somalie

Depuis le 16 octobre dernier, le Kenya a entrepris de mener une offensive militaire en Somalie pour mettre un terme aux enlèvements d’occidentaux dans les régions situées près de la frontière et dont les militants islamistes des Shebabs sont soupçonnés d’être à l’origine. Il s’agit avant tout pour Nairobi de protéger le secteur économique du tourisme, qui est l’une des ses principales entrées de devises.

Et la France est directement concernée par cette affaire car l’une de ses ressortissantes, Marie Dedieu, enlevée le 1er octobre dernier, est décédée en captivité. Et comble de l’abjection, ses ravisseurs ont monnayé la restitution de sa dépouille… Pour mémoire, les Shebabs détiennent toujours Denis Allex, un officier de la DGSE, depuis le 14 juillet 2009.

Quoi qu’il en soit, l’armée kényane, en collaboration avec des éléments loyaux au gouvernement de transition somalien, a continué sa progression en territoire somalien au cours de ces derniers jours, en prenant le contrôle de localités jusque-là contrôlées par les Shebabs, comme celle d’Oddo. Désormais, elles s’apprêteraient à s’attaquer au port de Kismayo, une place forte tenue par les islamistes somaliens.

Mais, selon le porte-parole de l’armée kenyane, le major Emmanuel Chirchir, cette opération aurait bénéficié d’appuis fournis par des unités américaines et françaises. Ainsi, « un des pays partenaires » a mené des frappes aériennes en soutien aux militaires kényans engagés en Somalie. Et, un bâtiment de la Marine nationale aurait bombardé depuis la mer, le 22 octobre, des positions tenues par les Shebabs dans les environs de la ville de Koday, au sud de Kismayo.

Seulement, Washington a démenti toute participation de l’armée américaine et de la CIA dans l’opération menée en Somalie par l’armée kenyane. Idem pour Paris où l’Etat-major des armées assure qu’aucun bâtiment de la Marine nationale « ne se trouve actuellement au large de Kismayo ». S’agit-il de forcer la main à la France pour qu’elle prenne part avec des moyens offensifs dans cette cette opération?

Cela étant, l’armée de l’Air soutient l’opération kenyane, mais pas en lui prêtant main forte offensivement. En effet, selon l’EMA, un avion de transport Transall a été mobilisé pour apporter un soutien logistique en assurant plusieurs rotations vers l’aéroport de Wajir, situé près de la frontière somalienne, afin d’acheminer du matériel destiné aux militaires kenyans.

La France, qui participe également à la formation des forces de sécurité somaliennes, a indiqué, le 20 octobre, par la voix du porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Romain Nadal, souhaiter « que l’opération kenyane, qui est menée en lien et en étroite concertation avec le gouvernement fédéral de transition (somalien) contre les exaction des milices Shebas, contribue à faire retrouver au plus vite à la Somalie la sécurité et la stabilité ».

Reste que, si la France et les Etats-Unis, qui disposent de moyens militaires dans la région, notamment basés à Djibouti, n’ont pas apporté d’appuis offensifs à Nairobi dans son opération en Somalie, l’on ignore alors qui a réalisé les frappes dont a parlé le porte-parole de l’armée kenyane, si tant est qu’elles aient eu vraiment lieu. Et, plusieurs témoignages prétendent qu’elles ont bel et bien existé. « En temps de gueere, la vérité est si précieuse qu’elle doit toujours être protégée par un rempart de mensonges » a dit Winston Churchill. Alors qui croire?

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