Renault Trucks Defense se dit prêt à participer à la restructuration du secteur de l’armement terrestre

Cela fait maintenant des années que l’on en parle et qu’aucune initiative n’a débouché sur quelque chose de concret. Avec trois acteurs majeurs, dont Panhard, Renault Trucks Defense (RTD) et Nexter (ex-Giat), voire même quatre si l’on compte Thales avec sa gamme de véhicules blindés Bushmaster, le secteur de l’armement terrestre français a d’autant plus besoin d’être consolidé que la concurrence est forte.

Ainsi, la taille des trois pricipaux acteurs de ce secteur, dont le chiffre d’affaires cumulés atteint le milliard d’euros, ne leur permet pas de consacrer assez de ressources pour la recherche et le développement. Au final, cela traduit par une perte de compétitivité et donc par moins de marchés décrochés à l’étranger.

En mars de cette année, le président de Panhard, Christian Mons, avait déclaré que son groupe était « disponible pour participer à une action de consolidation des acteurs français, que ce soit sous la forme d’une vente, d’une fusion, d’une combinaison, d’un joint-venture, d’un groupement d’intérêt économique ou tout autre dispositif. »

Déjà, en décembre 2009, Panhard avait fait part de son volonté de se rapprocher de Nexter. Même chose pour Renault Trucks, dont le président, Stefano Chmielewski, a indiqué, le 19 octobre, être intéressé par l’ancien Giat mais aussi par le constructeur américain Oshkosh, spécialiste des véhicules MRAP, censés mieux résister aux engins explosifs improvisés (IED).

Seulement, le problème est que tout le monde se dit prêt à faire quelque chose sans que rien ne se produise. D’ailleurs, tant que le capital de Nexter restera verrouillé par l’Etat, les chances pour que cette situation évolue sont minces. A moins qu’un rapprochement entre RTD et Panhard se fasse d’ici-là.

En attendant, le directeur général de Renault Trucks Defense, Gérard Amiel, revu à la hausse les objectifs de chiffre d’affaires de cette filiale du groupe suédois Volvo, avec un montant de 600 millions d’euros à atteindre d’ici trois ans.

Pour y arriver, RTD mise sur les besoins des forces terrestres en matière de matériels plus adaptés aux conflits asymétriques et compte sur de la croissance interne et externe, ainsi que sur des partenariats. Sans oublier la perspective du remplacement des VAB de l’armée de Terre par le VBMR (Véhicule Blindé Multi-Rôle).

« Je pense qu’à Euro Satory 2012 nous aurons la possibilité de vous présenter une évolution de notre périmètre dans ce domaine sur le périmètre français ou européen » a ainsi affirmé Gérard Amiel, à l’occasion du salon Milipol, qui se tient actuellement à Paris jusqu’au 21 octobre.

Mais RTD, fort de son expertise dans le domaine militaire, a trouvé un relai de croissance sur le marché civil. En effet, l’entreprise a développé une gamme de gros véhicules civils (sport, sécurité, métier), qui seront commercialisés, dans un premier temps, en France, en Russie et à Dubaï.

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