Le Kenya intervient militairement en Somalie pour contrer les islamistes

Le gouvernement kenyan a lancé, le 16 octobre, une opération militaire en Somalie afin de lutter contre la milice islamiste des Shebab, laquelle est fortement soupçonnée d’être à l’origine de l’enlèvement, au Kenya, d’une ressortissante britannique, de deux travailleuses humanitaires espagnoles et de la française Marie Dedieu, 66 ans, dont le quai d’Orsay vient d’annoncer le décès, ce jour, dans des circonstances non encore éclaircie.

« Nous avons pénétré en Somalie pour y poursuivre les shebabs que nous tenons pour responsables de rapts et d’attaques dans notre pays » a expliqué le ministre kenyan de la Sécurité. Comme le souligne Olivier Kempf, l’auteur blog Egea, il s’agit surtout pour Nairobi de protéger ses activités liées au tourisme, qui est l’un des principaux secteurs économiques du pays.

Les militaires kenyans sont épaulés par des milices pro-gouvernementales somaliennes, dont celle de Ras Qambooni, commandée par Ahmed Madobe. Cette dernière a notamment pris le contrôle de la localité de Qoqani, dans la basse Juba, à quelques 80 km de la frontière avec le Kenya.

Selon des témoignages, la milice de Ras Qambooni aurait été appuyée par des frappes aériennes réalisées par des appareils dont la nationalité est encore inconnue. Le porte-parole du gouvernement kényan a indiqué que son aviation n’était pas impliquée.

Cependant, les miliciens Shebab, qui sont en recul après avoir été à deux doigts de s’emparer du pouvoir, ont réagi face à cette intervention et menacé Nairobi de représailles. C’est donc dans ce contexte qu’une voiture piégée a explosé, le 18 octobre à Mogadiscio, alors qu’une délégation ministérielle kényane s’y trouvait pour trouver un accord avec le gouvernement somalien pour mettre en place une stratégie commune visant à lutter plus efficacement contre les insurgés islamistes. Cet attentat a fait au moins 5 tués.

Pour empêcher toute attaque terroriste sur son sol, le gouvernement kényan a renforcé les mesures de sécurité dans la capitale et décidé un contrôle plus strict des réfugiés somaliens des camps de Dadaab, situés à une centaine de kilomètres de la frontière avec la Somalie.

Pour rappel, les miliciens Shebab détiennent toujours en otage l’agent de la DGSE Denis Allex, enlevé le 14 juillet 2009 à Mogadiscio.

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