Dernière ligne droite pour la vente de 60 Rafale aux Emirats arabes unis

« Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué » dit le proverbe. Et après la déconvenue brésilienne, où le premier contrat à l’exportation du Rafale était à portée de main avant que les tergiversations du président Lula, il convient d’être prudent.

Mais, d’après le ministre de la Défense, Gérard Longuet, les choses se précisent pour la vente de 60 Rafale aux Emirats arabes unis. Après avoir été à deux doigts d’échouer à cause d’un article publié par le Figaro et dans lequel il avait été fait état de l’achat d’équipements de sécurité israéliens par les autorités émiraties alors que les deux pays n’entretiennent aucune relation diplomatique, puis d’indiscrétions concernant les négociations, ces dernières avaient été relancées à la suite d’une entrevue du président Sarkozy avec le prince héritier d’Abou Dhabi en décembre dernier.

Par ailleurs, les Emirats souhaitaient des moteurs plus puissants que ceux dont sont dotés les Rafale en service dans les forces françaises, un radar à antenne active ainsi que des capacités accrues en matière de guerre électronique. Mais, l’intervention en Libye aidant, les exigences concernant la motorisation ont été finalement abandonnées. Du moins, c’est ce qu’avait indiqué Gérard Longuet cet été.

D’où l’optimisme qu’il a affiché ce 17 octobre à l’antenne de la chaîne de télévision LCI. « C’est une affaire considérable pour ce pays. Quand vous équipez une flotte aérienne, c’est pour 40 ans et donc que l’acheteur pose ses conditions, c’est normal, que l’industriel défende ses intérêts, c’est évident. Nous sommes dans une négociation finale » a-t-il ainsi affirmé, en ajoutant que la probabilité pour que le contrat soit conclu avec les Emirats est « très très forte ».

Mais, encore une fois, il vaut mieux attendre que l’encre du contrat soit sèche pour se réjouir du premier succès du Rafale à l’exportation. L’on sait que l’aspect financier est une donnée importante – la France a consenti un rabais de 4 milliards d’euros par rapport à son offre initiale, selon la lettre d’information TTU – et que les constructeurs américains sont à l’affût, notamment Boeing et son F-18 Super Hornet, qui avait été contacté par les Emirats lorsque les négociations avec Paris battaient de l’aile, et Lockheed-Martin, qui voudrait bien placer une soixantaine de F-16 supplémentaire, avec l’intention de proposer, plus tard, le F-35.

Outre l’appel d’offres brésilien, dont l’issue, attendue pour le début de l’année 2012, pourrait réserver une surprise, le Rafale est en bonne place pour le contrat MMRCA, qui vise à remplacer les MiG-21 indiens et dont l’annonce de l’avion retenu sera faite en novembre prochain. Enfin, les perspectives pour l’avion de Dassault Aviation sont également intéressantes en Suisse, ou le projet de trouver un successeur aux F-5 vieillissants a été récemment relancée.

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