Le pays le plus dangereux du monde n’est pas forcément celui que l’on croit

Si une agence de voyages vous propose un séjour à un prix abordable pour aller vous ressourcer dans la vallée du Panshir en Afghanistan ou bien encore une croisière sur les traces d’Henry de Monfreid au large de la corne de l’Afrique, ce qui est tout de même plus aventureux qu’une régate à l’école des Glénans, votre premier réflexe, si vous tenez à la vie, est de mettre le prospectus à la corbeille.

En revanche, peut-être vous laisseriez-vous tenter par un petit voyage au Honduras, où vous pourrez agrémenter votre séjour en allant visiter les ruines de la cité Maya de Copan (classées à l’UNESCO) ou jeter un oeil sur la plus ancienne horloge du monde, qui, fabriquée il y a 800 ans, a été offerte par le roi Philippe II d’Espagne à la ville de Comayagua. Ou alors, quoi de mieux que de se dorer au soleil sur les plages de sable sable blanc, sous les cocotiers, à Tela et Trujillo? Et puis l’Amérique latine garde un parfum d’aventures. C’est Indiana Jones, « Le rapace » avec Lino Ventura, les exploits de notre Bébel national dans « L’Homme de Rio ». Ou, pour les plus littéraires, les romans de Joseph Conrad.

Eh bien finalement, et il faut le savoir, un voyage en Afghanistan est sans doute moins périlleux que d’aller faire un tour à Tegucigalpa. Attention, cela ne veut pas dire que la destination de Kaboul ou de Kandahar est exempte de tout danger.

Mais, les statistiques le montrent, le Honduras est le pays le plus dangereux du monde, avec un taux d’homicides de 86 pour 100.000 habitants. Un triste record qui le place  loin devant l’Irak et l’Afghanistan, qui ne passent pourtant pas pour être les plus accueillants. Et d’une certaine manière, cela relativise beaucoup de choses…

Ces chiffres ont été donnés par une étude publiée le 13 octobre par l’observatoire de la violence publique de l’université nationale autonome du Honduras, confirmée d’ailleurs par un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC). Et encore, ce taux est en progression, avec 3.587 homicides constatés lors du premier semestre 2011, contre 2.929 sur les six premiers mois de l’année 2010.

Cette violence est due aux gangs des Maras et à la conséquence du renforcement de la lutte contre les cartels mexicains et colombiens, qui se sont repliés au Honduras, au Nicaragua et Guatemala, ce dernier pays étant le troisième plus dangereux au monde, derrière le Salvador, avec des taux d’homicides respectifs de 41,4 et 66 pour 100.000 habitants.

Photo : Lino Ventura, dans « Le rapace », dont l’action se passe dans un pays d’Amérique latine non identifié

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