Des précisions concernant la plainte de deux légionnaires du 1er Régiment Etranger de Cavalerie contre leur hiérarchie

L’on en sait un peu plus au sujet de la plainte déposée par deux légionnaires du 1er Régiment Etranger de Cavalerie (REC) d’Orange pour « atteinte à la liberté individuelle et détention arbitraire, abus d’autorité et outrage à subordonné, violences volontaires, conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité de la personne » et dont ce blog s’est fait l’écho en début de semaine.

Pour mémoire, ces deux militaires contestent les punitions infligées par leur hiérarchie, comme « l’obligation de resider et dormir dans des locaux d’arrêts », la « limitation totale de leur liberté d’aller et venir », leur « mise à disposition permanente au profit du service général » pendant la durée de leur sanction, le « rythme de travail éprouvant et dérogatoire à l’emploi du temps de leurs camarades non sanctionnés », « port d’un couvre-chef ridicule », l’interdiction « de détenir de la nourriture dans les locaux d’arrêt » et de « téléphones portables » ainsi que « la fouille au corps » et « les fouilles régulières (…) de leurs effets personnels par d’autres militaires sans habilitation judiciaire et sans la présence d’un officier. »

Et l’ADEFDROMIL, qui les soutient dans leur démarche, d’évoquer un « traitement dégradant » et du « travail forcé ». Rien que ça. Enfin, si ces deux soldats obtiennent gain de cause devant la justice, l’armée pourra faire valoir la prescription pour ceux qui, ayant goûté aux locaux d’arrêt et balayé la place d’armes de leur caserne (étant mis à la disposition du service général) pendant leur temps de service (qui était encore obligatoire il y a 15 ans) seraient tentés de lancer une initiative similaire. Et là, ça pourrait faire du monde.

Alors, qu’ont fait ces deux légionnaires, qui arrivent au bout de leur contrat d’une durée 5 ans, pour être punis. Selon le quotidien La Provence, l’un a refusé une affectation à Castelnaudary à son retour d’Afghanistan (autrement dit, il a refusé d’obéir à un ordre) et l’autre s’est fait faire un passeport à son nom avant son changement d’état-civil.

Contacté par le journal, le commandant Daguillon, l’officier communication de la Légion étrangère, a expliqué que « le régime disciplinaire de la Légion ne se distingue pas des autres corps de l’armées » avant d’ajouter que « les mesures de sanction sont conformes au règlement ». Et de préciser que le « couvre-chef ridicule » n’est autre qu’un « chapeau de brousse que les punis portent depuis 1950 » et que les « portes » des locaux d’arrêt « ne sont pas fermées à clé », ce qui fait que « les punis sont libres d’aller et venir ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]