L’ISAF constate une baisse des attaques des insurgés afghans

Du 1er au 6 octobre, la bataillon « Quinze-Deux », déployé en Surobi, a appuyé une opération de contrôle des forces de sécurité afghanes dans la haute vallée d’Uzbeen. Lors de cette dernière, une partie de ses éléments a été pris à partie par des insurgés sur les hauteurs de la zone inspectée. Cet accrochage, au cours duquel un soldat français a été blessé par un tir ennemi, a demandé l’intervention d’un chasseur F-16 et le tir de deux missiles Javelin, ce qui a contribué à neutraliser le groupe d’assaillants.

Trois jours plus tard, la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), sous commandement de l’Otan, a indiqué avoir mis en échec la plus importante attaque coordonnée menée par les insurgés depuis 2009 contre l’un de ces postes de combat, situé dans la province de Paktika, voisine de celles de Khost et de Paktia, où le réseau Haqqani est très actif. Cet assaut s’est soldé par la mort de 25 rebelles.

Bien que les insurgés sont à l’origine de plusieurs attaques largement médiatisée au cours de ces dernières semaines (assaut contre l’ambassade américaine à Kaboul ou encore attentat contre l’ancien président afghan Rabbani), leur offensive de printemps, lancée en mai dernier, n’a pas atteint les objectifs qu’ils s’étaient fixés. C’est du moins ce qu’a affirmé le général australien Michael Krause, de l’ISAF, au cours d’une conférence donnée le 11 octobre.

Ainsi, selon cet officier, le mouvement taleb n’a pas réussi à reprendre les territoires d’où il a été chassé lors de grandes opérations menées par la coalition internationale, notamment dans les provinces du Helmand et de Kandahar (sud du pays). Toujours d’après le général Krause, la direction des taliban l’a elle-même reconnue, si l’on en croit des interceptions de ses communications, dans lesquelles elle parlerait « d’échec total ».

Plus globalement, le nombre des attaques menées par les insurgés a diminué au cours de ces deux derniers mois, par rapport à la même période de l’année précédente. Cette baisse atteint même 80% dans la province du Helmand, qui fut l’un des bastions du mouvement taleb. Cela étant, l’activité des rebelles a cependant augmenté dans l’est de l’Afghanistan.

« Chaque année, il y a eu plus de violences en Afghanistan que l’année d’avant, sauf cette fois-ci », a ainsi affirmé le général Krause. « Au cours des deux derniers mois, il y a une tendance à la baisse des violences par rapport à l’année précédente… », a-t-il ajouté.

« Il s’agit d’une tendance. Et bien que nous fassions toujours face à des défis importants et que nous devions toujours rester réalistes par rapport à nos objectifs, il s’agit là d’une tendance qui est vraiment, vraiment la bienvenue », a-t-il encore ajouté, insistant sur le fait que « c’est la première année que nous assistons à une telle tendance », en avançant une baisse de 27% par rapport à l’année dernière.

Si, effectivement, les insurgés ne sont pas en mesure de s’imposer militairement – ce que tend à montrer le fait qu’ils n’aient pas réussi à reprendre l’initiative dans les territoires qu’ils ont perdus – ils ont le temps pour eux alors que l’ISAF a la montre… En clair, il leur suffit d’attendre le retrait de la coalition internationale pour relancer leurs actions. A moins que les forces de sécurité afghanes aient suffisamment de maturité et de savoir-faire pour les contrer.

Par ailleurs, une ombre au tableau demeure toujours : la production d’opium qui est repartie à la hausse. « En 2010, les rendements avaient considérablement chuté en raison d’une maladie du pavot (…) En 2011, les rendements sont revenus autour de 45 kg à l’hectare ce qui porte la production potentielle à 5.800 tonnes, soit 61% de plus que les 3.600 tonnes produites en 2010 » a constaté le Bureau des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC). Et les cultures dédiées au pavot ont augmenté de 269% dans l’est du pays. Au total, il est estimé que le trafic d’opiacés pourrait rapporter 700 millions de dollars aux insurgés afghans. De quoi préparer sereinement l’après 2014.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]