La France a été intéressée par le porte-avions britannique Queen Elizabeth

Le Royaume-Uni est en train de construire deux porte-avions : le HMS Queen Elizabeth et le HMS Prince of Wales. Initialement, ces bâtiments n’étaient pas prévus pour être équipés de catapultes et de brins d’arrêt (CATOBAR).

Or, dans le cadre de la Strategic Defense and Security Review, Londres a décidé d’adopter les mêmes standards que l’US Navy et la Marine nationale, afin d’accroître l’interopérabilité de ses forces aéronavales avec celles des Américains et des Français et surtout, de ne disposer que d’un seul porte-avions, à savoir le Prince of Wales, ce dernier pouvant être encore modifié pour recevoir des catapultes.

Quel avenir alors pour le Queen Elizabeth? Au cours de son audition devant les députés de la Commission de la Défense, l’amiral Guillaud, le chef d’état-major des armées (CEMA), a estimé qu’un « deuxième porte-avions serait le bienvenu » mais que « l’équation budgétaire actuelle ne le permet pas ». Ce second navire, qui viendrait épauler le Charles de Gaulle quand celui-ci est indisponible, joue à l’arlésienne depuis maintenant près de 10 ans. Une décision à son sujet a plusieurs fois été annoncée, puis reportée. Qui plus est, son financement pourrait faire grincer quelques dents, étant donné qu’il demanderait nécessairement des crédits ponctionnés sur d’autres budgets et programmes. En d’autres termes, il n’est pas question qu’il se fasse au détriment de l’équipement des autres armées, voire même des autres composantes de la Marine nationale, dont la colonne vertébrale, si l’on peut dire, est constituée par les frégates.

Aussi, a confié l’officier, il a été « étudié la possibilité de recourir au Queen Elizabeth, assemblé en Ecosse ». Mais la réflexion a fait long feu, pour des raisons qui paraissent évidentes. Tout d’abord, selon l’amiral Guillaud, le coût de ce navire est supérieur de 30 à 40% par rapport à celui qui aurait été le sien s’il avait été assemblé en France. La raison de cette différence tient en la multiplication des chantiers navals britanniques impliqués dans la construction de ce porte-avions.

Autre défaut, et non des moindres, « il nécessiterait entre un milliard et un milliard et demi d’euros de modifications, notamment l’adaptation d’une partie de la coque pour installer des catapultes » a expliqué l’amiral Guillaud. Et c’est ce qui fera du Queen Elizabeth le porte-hélicoptères le plus imposant du monde si la Royal Navy le conserve.

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