L’armée américaine a un problème de discipline

« La discipline est mère du succès » a écrit le tragédien grec Eschyle. Et ce qui était valable dans l’Antiquité l’est encore de nos jours. Aussi, quand le comportement de certains soldats de l’armée américaine est sujet à caution, cela préoccupe le général Mark Hertling, le commandant de l’US Army en Europe, qui s’en ouvert à la presse, le 5 octobre.

Ainsi, selon cet officier, 5% des soldats américains auraient des problèmes de discipline. « Si l’on permet que ça passe inaperçu, ça devient cancéreux » a-t-il affirmé, estimant que la hiérarchie n’y a pas encore « accordé toute l’attention nécessaire ».

Ainsi, à sa prise de commandement, en mars dernier, le général Hertling a demandé la liste de ses subordonnés arrêtés pour conduite en état d’ivresse. Sans citer de chiffre exact – lequel serait toutefois important – il a déploré que les soldats concernés n’aient pas été sanctionnés comme ils auraient dû l’être.

D’après le commandant de l’US Army en Europe, ces cas d’indiscipline sont causés en partie par les problèmes que rencontrent certains soldats revenus d’Afghanistan et d’Irak, mais aussi par un « manque de formation aux valeurs militaires ».

Et parfois, cela peut avoir de graves conséquences, comme l’a montré le récent procès d’un militaire américain, Jeremy Morlock, condamné en cour martiale à 24 ans de prison pour avoir participé, avec des camarades, au meurtre avec préméditation de trois civils afghans en 2010.

« Si nous voulons réduire notre armée, et tous les indicateurs montrent que nous allons le faire, nous devons garder les meilleurs, et ceux-là doivent être conseillés, formés et surtout disciplinés » a affirmé le général Hertling.

Cela étant, ce problème d’indiscipline a déjà été soulevé par l’ancien secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, quelques jours avant de quitter ses fonctions. Il avait évoqué le cas de militaires déployés en opérations extérieures ayant eu quelques soucis de réadaptation après leur retour aux Etats-Unis.

Le nouveau chef d’état-major interarmées, le général Dempsey, qui a pris son poste le 1er octobre dernier, est aussi conscient de ce problème. « Nous ne sommes pas professionnels simplement parce que nous disons que nous sommes professionnels » a-t-il affirmé lors de sa première déclaration. « Nous devons continuer à apprendre, à comprendre et à promouvoir les connaissances, les compétences, les attributs et les comportements qui nous définissent en tant que professionnels » a-t-il ajouté. Et bien évidemment, la discipline en fait partie.

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