La protection des aéronefs contre les missiles évaluée à Cazaux

Pour éviter d’être abattu par un missile guidé par la chaleur dégagée par le réacteur de son avion, un pilote de chasse (ou de transport) a recours à des leurres dès qu’il a conscience de la menace afin de tromper l’engin lancé à ses trousses.

Par le passé, il suffisait d’utiliser des leurres plus chauds que l’avion lui-même pour écarter le danger. Mais, avec le temps, la technologie des missiles a progressé (et continue de le faire), avec, par exemple, des engins capables de « discriminer » les leurres lancés par les appareils visés, ou encore de suivre leur cible grâce aux émissions radar de cette dernière . Par conséquent, il est nécessaire d’adapter l’autoprotection des aéronefs en permanence.

D’où l’intérêt de l’exercice Otan appelé Embow, dont la 13ème édition se déroule jusqu’au 12 octobre sur la base aérienne 120 de Cazaux, sous la supervision de la Direction générale de l’armement (DGA). Il s’agit de tester l’efficacité des leurres infrarouge de plusieurs types d’aéronefs, les avions de chasse n’étant pas les seuls concernés par la menace des missiles air-air et sol-air.

Ainsi, des dizaines d’appareils appartenant ou non à des pays membres de l’Otan (l’Australie et la Nouvelle-Zélande y ont notamment dépêché des équipes) participent à cette campagne d’évaluation. Côté français, un Casa, un hélicoptère Tigre et un Mirage 2000D sont engagés.

Parmi les nouveautés testées cette année, l’on trouve le Directionnal Infrared Counter Measure (DIRCM), dont le principe consiste à brouiller l’autodirecteur d’un missile à l’aide d’un faisceau laser afin de le désorienter et de le contraindre ainsi à cesser sa poursuite et à se perdre ailleurs.

Plusieurs Missile Warning Systems (MWS) sont également évalués. Ce type d’équipement permet de détecter le départ d’un missile et provoquer un leurrage automatique de l’engin. Il va sans dire que le temps de réaction est primordial pour la survie de l’équipage d’un aéronef pris pour cible.

Au cours de cette campagne, où les lancement de missiles sont évidemment simulés, près de 8.000 leurres vont être tirés au cours de 1.300 passes de tirs.

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