Libye : En difficulté à Syrte et à Bani Walid, les combattants du CNT en demandent plus à l’Otan

Plus d’un mois après la chute de Tripoli, les combattants révolutionnaires libyens (les « thuwars ») ne sont toujours pas arrivés à prendre le contrôle de Syrte et de Bani-Walid, les deux derniers bastions des forces restées loyales au colonel Kadhafi.

A Syrte, située à 360 km à l’est de la capitale libyenne, les troupes du Conseil national de transition (CNT) se heurtent à une résistance farouche opposée par les pro-Kadhafi, qui n’a pas faibli malgré la prise du port de la ville au début de cette semaine. Cela s’explique en grande partie par une différence de qualité militaire entre les forces en présence.

Les troupes loyales au colonel Kadhafi sont à la fois entraînées, plus aguerries et mieux équipées que leurs adversaires, qui sont dans leur grande majorité des civils n’ayant aucune expérience significative du combat. D’où leur manque de coordination, déploré à plusieurs reprises par leurs commandants, associé à un manque de sérieux. Ainsi, le quotidien Le Monde a indiqué, dans son édition du 28 septembre, que des combattants révolutionnaires de la katiba du Matin du 17 février avaient gaspillé une bonne partie de leurs munitions en tirant en l’air pour fêter la prise du port de Syrte…

A Bani Walid, à 170 km au sud-est de Tripoli, la situation n’est guère différente. En plus de leur manque d’expérience militaire, les thuwars n’ont pas la géographie pour eux. Qui plus est, les forces pro-Kadhafi de cette ville, ont été renforcées par celles qui se sont repliées devant l’avancée des troupes du CNT dans la capitale libyenne.

« L’Otan est présente mais n’intervient pas assez. Ils touchent les lance-roquettes depuis lesquels (les pro-Kadhafi) tirent sur nous, mais ils sont aussitôt remplacés. Nous avons besoin de plus d’aide de l’Otan », a déclaré, selon l’AFP, Walid Khaimej, un officier du CNT engagé dans les combats à Bani Walid. Et nul doute que ce sentiment est partagé par plusieurs responsables des thuwars, qui, comme à chaque fois qu’ils se trouvent en difficulté, demandent plus d’aide à l’Alliance atlantique.

De son côté, l’Otan a répondu qu’elle n’avait « pas réduit son activité en Libye ». Et, selon le porte-parole de l’opération Unified Protector, le colonel canadien Roland Lavoie, l’Alliance « n’a pas pour objectif d’apporter un soutien aux forces du CNT au sol. C’est pourquoi aucune coordination opérationnelle n’est effectuée avec les forces du CNT ». Vraiment?

Quoi qu’il en soit, si les Britanniques ont réduit leur engagement avec le retrait de leurs hélicoptères d’attaque Apache, les forces françaises ont maintenu un niveau d’acitivité relativement similaire à ceux qui avaient été constatés les semaines passées.

Ainsi, du 22 au 29 septembre, les avions de l’armée de l’Air (Rafale, Mirage 2000D/N et Mirage F1) ont mené 88 sorties d’attaque au sol. Les hélicoptères de l’Aviation légère de l’armée de Terre, embarqués à bord du BPC Tonnerre, ont réalisé 8 missions, avec l’appui des frégates La Fayette et Cassard, lesquels ont procédé à des tirs contre terre. Au total, l’aviation française a détruit une cinquantaine d’objectifs (une trentaine de véhicules militaires, des dépôts de munition, un site radar et des bâtiments de commandement) principalement dans le secteur de Syrte.

Par ailleurs, 34 missions de reconnaissance ont été effectuées par des Rafale équipés du pod Reco/NG, des Mirage F1, le drone Harfang et les Atlantique 2, ces derniers étant les seuls aéronefs engagés par la Marine nationale.

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