Le budget israélien de la Défense dans le collimateur

Depuis le début de l’été dernier, Israël est confronté à un mouvement de contestation sociale de forte ampleur à cause de l’augmentation du coût de la vie, bien que le pays affiche une croissance relativement élevée et un taux de chômage de 5,5%.

Au début du mois de septembre, ce mouvement a rassemblé 450.000 personnes (selon les organisateurs) sur 7,7 millions d’habitants, ce qui en a fait la plus importante manifestation de l’histoire d’Israël, que certains ont appelé la « révolte des tentes ». Ces manifestants, issus – dans leur grande majorité – de la classe moyenne ont dénoncé les disparités salariales ainsi que le coût trop élevé de l’énergie et du logement.

Pour tenter d’éteindre cette grogne sociale, le gouvernement israélien a mis en place une commission, présidée par l’économiste Manuel Trajtenberg. Et cette dernière vient de rendre ses recommandations.

Ainsi, elle préconise de stimuler la construction de logements sociaux et la gratuité de l’éducation pour les enfants dès l’âge de 3 ans. Et comme il n’est pas question de creuser le déficit budgétaire pour financer ces mesures, la commission a proposé d’augmenter les impôts (revenu, entreprises et patrimoine) et de diminuer de 500 millions d’euros les dépenses militaires israéliennes.

« Il n’est pas facile de diminuer le budget de la défense compte tenu des menaces qui nous entourent mais l’heure est venue de changer les équilibres » a ainsi expliqué Manuel Trajtenberg. Cette recommandation a, semble-t-il, reçu un accueil favorable chez le ministre israélien des Finances, Yuval Steinitz. Ce dernier a dénoncé l’opacité du budget de la Défense étant donné que, selon lui, l’armée israélienne a toujours refusé le moindre contrôle de ses comptes ainsi que les « privilèges » dont bénéficieraient les soldats de Tsahal.

Pour autant, comme l’environnement géostratégique d’Israël est pour le moins instable, avec la menace de mouvements comme le Hamas au sud et le Hezbollah au nord, la déstabilisation de la Syrie, la brouille avec la Turquie et l’inconnue que représente l’évolution de l’Egypte après le renversement du président Moubarak, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, ainsi que le chef d’état-major, le général Benny Gantz, ont eu beau jeu d’avancer les arguments contre une réduction des dépenses militaires du pays.

Ainsi, Ehud Barak a prévenu qu’il s’oppeserait à toute baisse de son budget, lequel devrait atteindre 10 milliards d’euros, environs, en 2012. Et le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, a quant à lui réaffirmé que la défense resterait une priorité.

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