Fusillade à l’antenne de la CIA de Kaboul

Un ressortissant américain a été tué, et un autre blessé, le 25 septembre au soir, dans l’ancien hôtel Ariana, dans lequel est installée une annexe de l’ambassade des Etats-Unis à Kaboul. Il s’agit d’un des bâtiment les plus sécurisés de la capitale afghane, où la CIA y a établi un bureau.

L’auteur de la fusillade, qui a eu lieu moins de deux semaines après une audacieuse attaque imputée au réseau afghan Haqqani contre l’ambassade américaine et le quartier général de l’Otan, est un afghan, probablement employé par la CIA. Il a également été tué.

Les circonstances exactes de ce drame restent mystérieuses et l’on ignore si l’assaillant a agi sur ordre d’un groupe d’insurgés afghans ou bien si ses motivations étaient personnelles. Par ailleurs, l’endroit où a eu lieu l’échange de coup de feu est inaccessible sans laisser-passer. Selon un porte-parole de l’ambassade américaine, cet employé afghan n’était pas autorisé à porter une arme. Ce qui pose la question de savoir comment il a fait pour en introduire une dans le bureau de la CIA.

Ce n’est pas la première fois que la CIA est visée en Afghanistan. En décembre 2009, 7 fonctionnaires de la centrale de renseignement américaine avaient perdu la vie lors d’un attentat suicide perpétré à Khost, dans l’est de l’Afghanistan, par un agent double, présenté comme ayant été retourné par les services jordaniens mais qui, en réalité, était de mèche avec al-Qaïda et les taliban pakistanais.

Par ailleurs, et alors que les Etats-Unis ont accentué leur pression sur le Pakistan pour qu’il cesse de soutenir le réseau Haqqani, très actif dans l’est afghan et responsable de la plupart des attaques récentes commises à Kaboul, l’armée pakistanaise a décidé qu’elle resterait l’arme au pied et qu’elle n’attaquerait pas ce mouvement afghan établi dans le Nord-Waziristan et avec lequel ses services secrets – l’ISI – entretiennent des relations troubles.

C’est du moins la conclusion à laquelle est arrivé son état-major, réuni le 25 septembre à Rawalpindi. « Nous avons déjà fait passer aux Américains le message que le Pakistan ne peut pas aller au-delà de ce qu’il a déjà fait » a indiqué un officier au quotidien The Express Tribune. Seulement, Washington n’a pas demandé une offensive contre le réseau Haqqani, dont les effectifs sont estimés à environ 15.000 combattants, mais que l’ISI arrête de le soutenir. Ce qui n’est pas exactement la même chose…

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