La Roumanie ne peut pas s’offrir 24 F-16 d’occasion

Actuellement, les forces aériennes roumaines mettent en oeuvre une quarantaine de MiG-21 Lancer, acquis quand Bucarest faisait partie du Bloc de l’Est. En 1993, ces appareils furent modernisés afin de pouvoir les armes avec des munitions compatibles avec le standard Otan.

Seulement, ces avions doivent être remplacés et la situation économique roumaine n’est pas des plus florissantes. En mars 2010, la Roumanie a donc émis le souhait d’acheter 24 avions F-16 en dotation au sein de l’US Air Force pour 1,3 milliard de dollars. L’assistance technique pendant 5 ans, la formation des pilotes roumains, les simulateurs de vol et les munitions étaient compris dans le lot.

Cependant, la décision de Bucarest a été très mal accueillie par EADS et Gripen. Le premier, qui souhaitait placer des Eurofighter et qui venait d’investir 45 millions d’euros en Roumanie pour une usine de pièces destinées à l’aéronautique, a alors critiqué l’absence d’appel d’offres.

Le constructeur suédois, qui a parlé de « rebut » au sujet des F16 de seconde main, s’est quant à lui montré plus offensif, avec une contre-proposition portant sur 24 Gripen neufs pour le prix de l’occasion, assortie d’un financement étalé sur 15 ans, d’un taux d’intérêt très bas et une première traite à verser deux ans après l’acquisition des appareils. En outre, Saab a également inclu la formation des pilotes, des transferts de technologie, des pièces de rechange et promis des investissements en Roumanie.

Malgré tout, les F-16 d’occasion ont conservé la préférence de Bucarest… qui n’avait toujours pas confirmé sa commande quelques mois plus tard étant donné l’aggravation de sa situation économique. Et l’affaire est encore loin d’être faite, si l’on en croit les dernières déclarations de Traian Basescu, le président roumain.

« Nous n’avons pas d’argent et nous ne pouvons pas nous engager sur un tel contrat sans un mécanisme de financement à long terme » a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé, le 18 septembre, à la télécision ProTV. « Il n’y aucune pression des Etats-Unis pour acheter ces avions mais avec l’adhésion à l’Otan, nous nous sommes engagés à équiper les forces armées avec 48 avions de chasse compatibles avec ceux de l’Alliance » a-t-il ajouté.

Pour autant, les Etats-Unis ne désarment pas. L’ambassadeur américain en Roumanie, Mark Gitenstein, a ainsi avancé l’idée d’un plan régional pour l’achat de nouveaux F-16, impliquant également la Bulgarie et la Croatie, ce qui permettrait de réduire les coûts de production. Et d’après lui, la Hongrie et la République tchèque seraient également intéressée par cette formule.

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