L’ancien président afghan Rabbani a été tué dans un attentat à Kaboul
Leader historique de la résistance afghane contre les troupes soviétiques et président de l’Afghanistan de 1992 jusqu’à l’arrivé au pouvoir des taliban en 1996, Burhanuddin Rabbani a trouvé la mort, ce 20 septembre, lors d’un attentat suicide commis à son domicile, pourtant situé dans le quartier sécurisé des ambassades, à Kaboul, lequel a été le théâtre d’une attaque la semaine passée.
Selon la police afghane, Burhanuddin Rabbani a été tué par faux émissaire du mouvement taleb ayant ayant dissimulé une bombe dans son turban. Membre du Parlement afghan, il avait été chargé par le président afghan en exercice, Hamid Karzaï, de la direction du Haut Conseil pour la paix, censé établir des contacts avec les insurgés, et plus précisément les taliban, afin de trouver une issue à la guerre.
L’on sait que Washington a entamé, dans la plus grande confidentialité, des discussions avec le mouvement taleb du mollah Omar et que plusieurs réunions ont eu lieu, en Allemagne et au Qatar. Le réseau Haqqani n’a pas été convié à ces pourparlers, étant donné que les Etats-Unis le considèrent comme étant « impossible à concilier ».
Aussi, il est fort possible que l’assassinat de Burhanuddin Rabbani soit imputable au réseau Haqqani, déjà soupçonné par l’administration américaine d’être le responsable de la plupart des attaques commises à Kaboul.
Dirigé par Jalaluddin Haqqani, un vétéran de la guerre contre les Soviétique, qualifié – ironie de l’histoire – de « bonté incarnée » par l’élu américain Charlie Wilson, lequel contribua dans les années 1980 à armer les moudjahidines grâce à des fonds fournis par Washington, ce réseau est fortement soupçonné d’être soutenu par l’Inter-Services Intelligence (ISI), les services de renseignement pakistanais, ce qui leur permettrait de garder – ou de tenter d’avoir – une influence sur ce qu’il se passe en Afghanistan.
