Force aérienne fantôme aux Philippines

Le président Sarkozy s’était étonné, en 2008, qu’il y ait des bases aériennes sans avion en France, oubliant que toutes n’ont pas vocation à mettre en oeuvre des aéronefs. Que dirait-il de la situation aux Philippines, où il y a une force aérienne sans avions? Ou presque…

Ainsi, le 10 septembre dernier, Miguel Ernesto Okol, un porte-parole des forces aériennes du pays (la « Hukbong Panghimpapawid ng Pilipinas » en langue locale) a commenté un audit du gouvernement commandé en 2010.

Et il en ressort que seulement 91 appareils sur les 393 officiellement en service dans la force aérienne du pays sont en état de vol. Avec les trois quarts de ses aéronefs cloués au sol, il lui est impossible d’assurer les missions qui lui sont confiiées, alors que les tensions territoriales en mer de Chine ont atteint un pic dernièrement.

« Nos derniers avions de combat ont été retirés en 2005 » a rappelé Miguel Ernesto Okol, en faisant référence aux F-5 Tiger acquis en 1967. Et « les 17.000 personnels de la force aérienne ont seulement un C-130 Hercules » et deux devraient être livrés cette année, voire en 2012.

La force aérienne des Philippines met essentiellement en oeuvre des hélicoptères, une vingtaine d’avions d’attaque au sol OV-10 Bronco dont la conception remonte à la guerre du Vietnam, et plusieurs appareils italiens, dont des Aermacchi S.260 (à hélices) et S.211, lesquels sont des biplaces à réaction prévus pour l’entraînement et dont il ne reste que 4 exemplaires sur les 24 initialement livrés.

« Considérant l’état lamentable des moyens aériens, principalement à cause du vieillissement des matériels, la Force aérienne des Philippines est mal équipée pour être opérationnelle et utile à la sécurité nationale » a conclu le rapport d’audit publié par une commission gouvernementale.

Le reponsable de la Hukbong Panghimpapawid ng Pilipinas a indiqué que le document appuierait une demande de « mise à niveau » des capacités aériennes du pays, lequel a consacré, en 2010, 2,5 milliards de dollars à sa défense (0,8% du PNB). Les Philippines ont avant tou à faire face à une menace intérieure, représentée par un mouvement rebelle communiste (Nouvelle Armée du peuple) et le groupe islamiste Abu Sayyaf.

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