L’avenir appartient-il aux drones armés?

Un article paru dans l’édition du 16 juin 2011 de l’hebdomadaire économique britannique The Economist affirmait que le F-35 de Lockheed Martin allait être sans doute le dernier avion de combat développé aux Etats-Unis et que l’avenir appartenait aux drones armés.

Plusieurs arguments plaident en faveur de cette thèse. En premier lieu, l’utilisation d’un drone armé permet d’éviter de perdre des vies humaines dans son propre camp étant donné qu’il n’a pas de pilote à bord (et cela évite de mettre en place un dispositif de recherche et de sauvetage en cas de coup dur).

En outre, tout en étant plus discret qu’un avion de combat traditionnel, il est en mesure d’accomplir les mêmes missions. Selon The Economist, des experts militaires penseraient même que des missiles de croisière et des drones armés feraient même mieux que le F-35 pour neutraliser des objectifs au sol.

Lors de la visio-conférence qu’il a donnée depuis la base italienne de Poggio Renatico, le général français Vincent Tesnière, adjoint du commandant en chef de l’état-major multinational « air » de l’Otan, a donné du crédit à ces prévisions en déclarant que la guerre en Libye « aurait pu être gagnée par les drones armés ».

L’on sait que les Etats-Unis en ont déployés quelques uns (selon le dernier numéro d’Air Fan, au moins 4 Predator, des MQ-4 Global Hawk et des MQ-8 Fire Scout, dont un exemplaire a été perdu) et que la France a engagé un drone MALE (Moyenne altitude longue endurance) Harfang, non armé.

Est-ce à dire qu’il aurait donc mieux valu engager des drones armés en lieu et place des Rafale, Mirage 2000 et autres Tornado et Typhoon? Ce serait aussi oublier l’engagement déterminant des hélicoptères de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) dans le conflit et qu’ils n’auraient pas été en mesure d’effectuer les missions de surveillance aérienne…

Quoi qu’il en soit, la France ne dispose pas de drones armés et l’on ignore si les F-Heron TP, que fournira Dassault Aviation pour remplacer les Harfang, pourront embarquer de l’armement. En tout cas, les propos du général Tesnière peuvent être pris comme une critique à peine voilée du choix fait par Paris de se passer du MQ-9 Reaper américain, qui, pour le coup, est capable de tirer des missiles Hellfire, afin de privilégier une solution hexagonale.

Cela étant, à l’avenir, il faudra compter avec les UCAV (unmanned combat air vehicle), c’est à dire des drones de combat, en bon français. Ces appareils, qui est plus est furtifs, apporteront une rupture dans les opérations aériennes. Plusieurs programmes ont été lancés, dont le nEUROn, conduit par Dassault Aviation, le Taranis, de BAE Systems, le X-47 de Northrop Grumman ou encore l’Avenger, de General Atomics.

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