15% du dispositif des forces du colonel Kadhafi encore opérationnel

Pendant que président Sarkozy et le Premier ministre britannique, David Cameron, effectuaient ensemble une visite officielle en Libye et que les forces du CNT annonçaient leur entrée dans Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi qui leur tient toujours tête, l’adjoint du commandant en chef de l’état-major multinational « air » de l’Otan, le général français Vincent Tesnière, a donné une visio-conférence depuis la base de Poggio Renatico, en Italie.

Ainsi, selon l’officier français, et après presque 6 mois de frappes aériennes, les forces du toujours introuvable colonel Kadhafi auraient conservé environ 15% de leur potentiel, principalement dans leurs bastions situés dans les régions de Syrte, à 360 km à l’est de Tripoli, et de Sebha, à 400 km au sud.

Le général Tesnière a également souligné l’importance du soutien américain, à l’opération Unified Protector, menée par l’Otan en Libye, dans le cadre de résolution 1973 des Nations unies.

En effet, l’apport des Etats-Unis dans le domaine du ravitaillement en vol a été déterminant puisqu’ils ont founi 80% des 30 avions ravitailleurs nécessaires quotidiennement pour l’accomplissement des missions planifiées dans le ciel libyen.

En outre, l’officier a précisé que le temps de réaction des forces engagées a été considérablement réduit : il faut 2 à 3 heures aux avions de l’Otan pour détruire un objectif après sa validation. Cela étant, il est à noter que des Tornados GR.4 de la Royal Air Force (RAF) ont mené plusieurs raids depuis leur base de Marham, dans le Norfolk, alors que 12 appareils du même type, ainsi que 10 Eurofighter Typhoon opèrent depuis Gioia del Colle, en Italie.

Quant aux forces françaises engagées dans l’opération Unified Protector, elles ont neutralisé, depuis le 8 septembre, 7 véhicules militaires ainsi que des bâtiments de commandament dans les secteurs de Syrte, Bani Walid et de Sehba, au cours de 96 missions d’attaque au sol menées par des Rafale Air, des Mirage 2000 D/N et des Mirage F1 et de frappes contre terre réalisées par l’aviso Lavallée.

Le groupe aéromobile de l’Aviation légère de l’armée de Terre (Gazelle, Tigre) n’a pas pris part aux opérations, la semaine passée, en raison de la relève par le BPC  Tonnerre du BPC Mistral, où il était jusqu’à présent embarqué.

Quoi qu’il en soit, il reste encore beaucoup à faire pour mettre un terme à la guerre civile libyenne. Depuis la chute de Tripoli, il y a 3 semaines, la situation militaire n’a que très peu évolué, Syrte, Bani Walid et Sebha restant encore à passer sous le contrôle du CNT, l’organe politique de la rébellion. Et la mission de l’Otan, dont la durée est de 90 jours renouvelables, doit théoriquement prendre fin le 27 septembre prochain, à moins qu’elle ne soit prolongée à nouveau.

Par ailleurs, un autre problème est à régler sans plus attendre : celui de l’évaporation dans la nature de plusieurs milliers de missiles sol-air de type MANPADS (dont des SA-24 d’origine russe). Avant le conflit, le régime libyen en aurait compté jusqu’à 20.000 dans ses arsenaux.

« Dans chaque ville où nous arrivons, la première chose à disparaître sont les missiles sol-air » a ainsi constaté Peter Bouckaert, un responsable de l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch. Si une partie de ces armes a été prise par les rebelles libyens, la crainte est de voir al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en disposer. Pour mémoire, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a indiqué dans les colonnes de Libération, le 5 septembre, que « la France, en liaison avec ses proches partenaires, est en train d’identifier les mesures propres à éviter la dissémination d’armements ». Manifestement, il est sans doute trop tard…

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