Kadhafi en fuite, l’armée française maintient une forte activité en Libye

Près de deux semaines après la prise de Tripoli et du quartier général du colonel Kadhafi par les rebelles libyens, l’armée française continue de mener des missions à un rythme soutenue en Libye. Même si l’Elysée a souligné, hier, que « sur le plan militaire, la partie est joué », il reste toutefois des cartes à jouer avant de faire le dernier pli.

D’après le compte-rendu hebdomadaire publié par l’Etat-major des armées à Paris, l’aviation française a effectué 170 sorties aériennes du 25 août au 1er septembre. L’armée de l’Air a ainsi assuré 93 missions d’attaque au sol, 7 de ravitaillement en vol, 7 de surveillance aérienne et, avec le concours d’un Atlantique 2 de la Marine nationale, 30 de reconnaissance. Les hélicoptères de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT), embarqués à bord du BPC Mistral, qui croise au large des côtes libyennes, ont assuré 33 sorties.

Une centaine d’objectifs ont été traités, principalement, selon l’Etat-major, par les appareils de l’ALAT. La semaine précédente, seulement une trentaine de cibles avaient été neutralisées. Ainsi, 85 véhicules des forces loyales au colonel Kadhafi ont été détruits, de même qu’une quinzaine d’infrastructures et d’équipements. Les frappes françaises ont surtout concerné la région de Syrte, où l’on suppose que le guide libyen s’est caché, et celle de Tripoli.

A l’issue de la conférence organisée à Paris au sujet de la « Libye nouvelle », le président Sarkozy, le Premier ministre britannique, David Cameron, et le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, ont répété que les opérations continueraient tant que le colonel Kadhafi « représentera une menace pour son peuple ».

Dans un premier message sonore diffusé par la chaîne de télévision syrienne Arrai, l’ancien homme fort de Tripoli a affirmé qu’il est prêt à livrer une « longue bataille » contre les rebelles et l’Otan, même si la Libye « brûle ». « Nous ne nous rendrons pas. Nous ne sommes pas des femmes et nous allons poursuivre le combat » a-t-il affirmé. Et de lancer un appel à ses partisans, dans un second enregistrement envoyé par le même canal, à se préparer « une guerre de gangs et de guérilla, à la guerre urbaine, et à une résistance populaire dans chaque ville (…) pour vaincre l’ennemi partout »

Alors que la presse britannique a évoqué, la semaine passée, l’implication probable des SAS dans la traque du colonel Kadhafi, Europe1 a indiqué, hier, que des moyens de renseignement français sont également mobilisés à cette fin. « La localisation du guide est devenue (…) la priorité de l’Elysée », selon la radio.

D’après des informations recueillies auprès des conseillers du président Sarkozy, la Direction du Renseignement Militaire (DRM) chercherait la trace du colonel Kadhafi avec le satellite Helios, qui surveillerait le « triangle loyaliste », qui passe par Bani Walid, Syrte et l’oasis de Sebah, afin de repérer des mouvements inhabituels. Un C-160 Transall Gabriel serait aussi sur zone, de même qu’un bâtiment espion de la Marine nationale, vraisemblablement le Dupuy-de-Lôme, lequel a pour mission le recueil de renseignements d’origine électro-magnétique (ROEM).

Par ailleurs, l’Express a affirmé que la Direction généale de la sécurité extérieure (DGSE), déjà très très impliqué dans le conflit libyen, a intercepté des communications de Benghazi vers Tripoli, avant la prise de cette dernière par les rebelles, ce qui aurait ainsi permis de déjoer plusieurs projets d’assassinats visant des membres du Conseil national de transition (CNT), l’organe politique de l’insurrection.

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