Le mauvais état sanitaire des jeunes américains va compliquer le recrutement du Pentagone

En 2010, l’association « Mission: Readiness, Military for Kids », qui rassemble 130 anciens hauts gradés de l’armée américaine, avait publié une étude estimant que la progression de l’obésité aux Etats-Unis posait un problème pour le recrutement. « Quand 25% des jeunes adultes sont trop gros pour combattre, nous devons en tenir compte » avait estimé le contre-amiral en retraire James Barnett. « La sécurité nationale à l’horizone 2030 dépend absolument d’un inversion des tendances actuelles » avait-il affirmé.

Mais l’obésité n’est qu’un des facteurs susceptibles d’entraver le recrutement. Actuellement, la tranche d’âge des 17-24 ans compte 32 millions d’individus outre-Atlantique. Bien que ce nombre est en baisse en raison du vieillissement de la population, l’on pourrait penser que le vivier de jeunes recrues est suffisant. Or, il n’en est rien.

En effet, l’armée américaine a des critères de sélection stricts. Elle « ne veut pas de ceux traités pour hyperactivité, des obèses, des loques de la génération Y, ou un mélange de tout ça », selon Military.com. Elle ne cherche pas non plus à recruter ceux qui ont des niveaux scolaires trop bas, emploi de hautes technologies oblige. Par conséquent, les 30% des jeunes américains âgés de 17 à 24 ans qui ont abandonné leur cursus scolaire en cours de route sont écartés.

Et si l’on retire les obèses, les 2,6 millions qui ont un problème médical le rendant inapte, ceux qui ont des problèmes de santé et qui sont incapables de passer les tests d’effort ou qui sont traités à la ritaline pour hyperactivité, les toxicomanes ou encore les jeunes ayant un passé criminel, la cible se réduit à 4,3 millions de recrues potentielles, voire à 6,6 millions si l’armée américaine accorde des dérogations, lesquelles consistent le plus souvent à fermer les yeux sur des aspects médicaux mineurs ou sur les tatouages – habituellement considérés comme un facteur d’inaptitude – sauf s’ils sont trop ostensibles ou s’ils vont à l’encontre des valeurs défendues par l’armée.

Avec la concurrence du secteur privé, les recruteurs du Pentagone vont devoir mettre le bleu de chauffe pour attirer les jeunes aptes à servir. Mais pas pour tout de suite : la crise économique aidant, avec le chômage pour conséquence, l’armée reste attractive…. pour le moment.

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