AQMI a revendiqué l’attentat contre l’Académie militaire de Cherchell, en Algérie

Le 26 août dernier, un double attentat suicide commis au moment de la rupture du jeûne du ramadan contre l’Académie interarmes de Cherchell a fait 18 morts, dont 16 militaires.

Selon le mode opératoire vraisemblablement utilisé, un premier terroriste s’est d’abord introduit au mess des officiers en se faisant passer pour un membre de la famille de l’un d’entre eux. Une fois dans le bâtiment, il a provoqué une explosion. Profitant du mouvement de panique ainsi suscité, un second kamikaze a foncé dans le tas avec une moto bourrée d’explosifs.

Selon la presse algérienne, et en particulier le quotidien Liberté Algérie, l’attentat aurait été préparé par la katiba el-Arkam, qui, très active dans la wilaya de Bourmedès, est dirigée par « l’émir » Gouri Abdelmalek, alias Khaled Abou Selmane.

Ce n’est pas la première fois qu’une institution militaire est visée en Algérie. En août 2008, un attentat suicide commis contre l’Ecole supérieure de gendarmerie des Issers avait fait 48 tués et 45 blessés.

Comme l’on pouvait s’y attendre – l’académie militaire de Cherchelle figurant depuis longtemps sur sa liste des objectifs à atteindre – l’attentat a été revendiqué par l’ex-GSPC (Groupe Salafiste pour le Combat et la Prédication), devenu al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) depuis son allégeance à l’organisation autrefois dirigée par Oussama Ben Laden.

Par un communiqué transmis le 28 août à l’AFP et intitulé « le cadeau de l’Aid, la razzia de Cherchell – le coeur de l’establishment militaire algérien visé par deux attentats suicide », le réseau terroriste explique qu’il s’agissait de viser « le plus important symbole du régime algérien », auquel elle reproche son soutien au colonel Kadhafi. En outre AQMI a donné les noms des deux kamikazes. Il s’agirait d’Abou Anas et d’Abou Nouh mais il est possible que ce soit des noms d’emprunt.

Depuis le printemps, AQMI a multiplié les attentats et les accrochages avec les forces de sécurité. Ainsi, le 16 avril dernier, 14 militaires algériens avaient été tués par des éléments terroristes à Azazga, à 140 km à l’est d’Alger. Ces attaques ont généralement lieu en Kabylie.

Pour Alger, cette recrudescence de la violence s’expliquerait par la situation en Libye, qui aurait permis à AQMI d’étoffer son arsenal après les pillages de casernes appartenant aux forces de sécurité libyennes. Mais il peut s’agir également (et surtout!) de luttes intestines au sein du réseau terroriste, les émirs des groupes qui le composent cherchant à tirer la couverture à eux.

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