Le nouveau défi du Groupe Militaire de Haute Montagne

L’on pourrait croire que, au XXIème siècle, la surface du globe a entièrement été explorée par les hommes. Il n’en est rien. Ainsi, la cordillère de Darwin, située à l’extrème sud du Chili, n’a jamais été visitée et les tentatives pour traverser cette « terra incognita » se sont toutes soldées par des échecs

Découverte par Charles Darwin alors qu’il voyageait à bord du Beagle, en 1832, cette cordillère s’étend sur plus de 170 km au nord ouest du Cap Horn, dans les 50e Hurlants. Les conditions météorologiques y sont très rudes, avec des vents pouvant atteindre les 150 km/h. En fait, il n’y a pratiquement jamais de beau temps, il y fait extrêmement froid, le tout avec une visibilité réduite . Le terrain est accidenté, avec le mont Darwin, dont la hauteur est estimée à 2.844 mètres, un champ glaciaire de 2.300 km2 et des crevasses. Pour corser le tout, il y a des risques d’avalanches et de chutes de glace (séracs).

Après avoir achevé le challenge « 7 continents, 7 alpinismes », qui l’a amené de la Patagonie à l’Antartique, en passant par le Mali, l’Himalaya, le Groenland, le Canada ou encore la Nouvelle-Zélande, le Groupe Militaire de Haute Montagne (GMHM), basé à Chamonix, s’est imposé un nouveau défi : celui d’aller là où personne n’a réussi, c’est à dire de traverser d’ouest en est cette fameuse cordillère de Darwin, qui était pour la tribu indienne aujourd’hui éteinte des Alakalufs le royaume de Mwono, l’esprit du bruit.

Ainsi, le capitaine Lionel Albrieux, le lieutenant Didier Jourdain, l’adjudant-chef Sébastien Bohin, le sergent-chef François Savary et le caporal Sébastien Ratel, accompagnés par M. Dimitry Munoz, grimpeur civil du GMHM, entreprendront cette nouvelle expédition, appelée « Sur le fil de Darwin« , le 3 septembre prochain.

Ces militaires ont commencé leur préparation depuis plus d’un an. Le projet prévoit de parcourir 150 km, en totale autonomie, en 35 jours. Chacun transportera 75 kg de matériels, que ce soit à dos d’homme ou à l’aide de traîneaux (pulkas). Etant donné que le secteur est pour le moins inhospitalier et dangereux, ils avanceront en permanence en cordée. Difficulté supplémentaire, ils ne disposeront pas de cartes précises du secteur, seulement des images satellites obtenues via Google Earth et des photographies aériennes. Et en cas de problème, il sera difficile de compter sur des secours venus par hélicoptère, en raison des conditions météorologiques.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]