L’Iran attaque la Russie… en justice

En 2007, l’Iran commandait à la Russie des batteries de défense aérienne S-300, capables de suivre une centaine d’objectifs à la fois et de détruire une douzaine de cibles (avions, missiles balistiques et de croisières) à 200 km de distance et à une altitude de 27.000 métres.

A l’époque, la perspective de cette vente n’enchantait guère les Etats-Unis, et encore moins Israël, à qui l’on prêtait l’intention de mener des raids aériens contre les installations nucléaires iraniennes dans le cas où sa nature militaire aurait mis en péril la sécurité de l’Etat hébreu.

En tout cas, en septembre 2010, le président russe, Dmitri Medvedev, annula le contrat en mettant en avant la résolution 1920 des Nations unies, votée afin de sanctionner l’attitude de Téhéran au sujet de son programme nucléaire. Ce texte interdit la livraison d’armes conventionnelles à l’Iran, ce qui inclut les missiles, les chars, les hélicoptères, les avions ou encore les navires de guerre.

Même si, depuis, elles auraient mis la main sur 4 systèmes S-300 (deux achetés auprès de la Biélorussie et deux autres à l’on-ne-sait-qui), les autorités iraniennes ont saisi, le 25 août, la Cour internationale d’arbitrage pour obliger la Russie à honorer le contrat signé il y a 4 ans.

« Juridiquement, nous estimons que la livraison des S-300 d’entre pas dans (le cadre de) la résolution de l’ONU. Nous avons engagé cette procédure pour que la décision du tribunal permette à la Russie d’honorer cette vente » a expliqué Mahmoud Reza Sajadi, l’ambassadeur d’Iran à Moscou.

Côté russe, l’on se dit surpris. « Nous avons évidemment pris note de la décision des autorités iraniennes d’attaquer la Russie devant une juridiction arbitrale. Cependant, vu l’amitié qui nous lie à ce pays, nous sommes étonnés que nos partenaires iraniens aient choisi cette voie » a déclaré Alexandre Loukachevitch, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, lors d’un point-presse.

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