Libye : Les insurgés ont ouvert de nouveaux fronts

Les choses se compliquent sérieusement pour le colonel Kadhafi : après plusieurs semaines de statu-quo, les insurgés ont pris le dessus sur les forces loyalistes, surtout dans l’ouest du pays. Le régime, qui a connu de nouvelles défections, dont celle du lieutenant d’un des fils du guide libyen, a lancé un appel au cessez-le feu « immédiat », par la voix du Premier ministre, Baghdadi Mahmoudi.

« Nous sommes prêts pour commencer le dialogue immédiatement en vue de mettre fin à cette crise immédiatement » a-t-il ainsi affirmé, ce 19 août, en excluant, toutefois, tout départ du colonel Kadhafi.

Après avoir marché sur Zawiyah, à une quarantaine de kilomètres de Tripoli, les rebelles ont fini par s’emparer de la raffinerie de la ville, laquelle ravitaille la capitale en pétrole et en gaz, au terme de 3 jours de combat. Ils ont bénéficié de l’appui d’avions de l’Otan, plus précisément de la Royal Air Force, qui ont détruit des véhicules militaires loyalistes, ainsi qu’un remorqueur utilisé en vue d’un redéploiement le long de la côte.

Hormis à Brega, dans l’est, où les insurgés ont des difficultés à s’emparer des installations pétrolières – ils ont perdu 18 hommes en deux jours de combat -, la rébellion a ouvert d’autres fronts à Ajaylat, sur la route de Tripoli, Morzuk, dans le sud-ouest sahrien et al-Hicha, situé entre Syrte et Misrata, où une fosse commune contenant les corps de 150 civils a d’ailleurs été découverte.

Quoi qu’il en soit, la pression s’accentue sur Tripoli, où l’Otan a une nouvelle fois mené d’intenses raids dans la nuit du 18 au 19 août. Les Tornado britanniques ont ainsi frappé des installations militaires à Sabratha, à l’ouest de la capitale. La base visée est désormais aux mais des rebelles. La Royal Air Force a par ailleurs démenti des allégations selon lesquelles ses avions auraient mené une attaque contre la ville antique de Leptis Magna, le 15 août. En réalité, ce serait un centre de guerre psychologique, situé à 2 km de cette cité, qui était la cible.

Quant à l’aviation française, le nombre de ses sorties aériennes a légèrement diminué par rapport à la semaine passée, en raison du retrait du porte-avions Charles de Gaulle de l’opération Harmattan. Ainsi, le nombre de missions d’attaque au sol est passé de 104 à 92. Ces dernières, assurées par des Rafale, Mirage 2000 D et N ainsi que par des Mirage F1 CR, ont permis de neutraliser une quarantaine d’objectifs dans les régions de Brega, Misrata et Zlitan.

Le groupe aéromobile, embarqué à bord du BPC Mistral, a considérablement réduit ses activités, avec 8 missions effectuées, contre 31 pour la semaine du 3 au 11 août. Le dipositif français a une nouvelle fois évolué, avec le déploiement de Mirage F1 CR sur la base de la Sude, en Crète, et le remplacement du Jean de Vienne par la frégate Cassard. A noter également que deux Mirage 2000 N K3 ont effectué leur première mission de combat le 2 août dernier et qu’ils ont délivré leur armement le lendemain. Cette nouvelle version de l’appareil est dotée de systèmes d’armes et de navigation améliorés.

Enfin, les Etats-Unis ont déployé depuis une semaine deux drones RQ-1 Predator supplémentaires. Le nombre de ces engins opérant en Libye n’est pas connu.

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