Coup dur pour les rebelles libyens

Les rebelles libyens ont repris leur progression dans l’ouest du pays, le 28 juillet, en s’emparant de deux localités, à savoir al-Ghazaya, à la frontière tunisienne, et le village d’Om al-Far, situé à une dizaine de kilomètres plus au nord.

A al-Ghazaya, les insurgés ont d’abord préparé le terrain avec des tirs d’artillerie, ce qui a mis en fuite les forces loyalistes. Ces dernières avaient, au cours de ces derniers jours, tiré des roquettes Grad depuis cette position sur la localité de Nalout, contôlée par la rébellion.

Le même mode opératoire a été utilisé par les rebelles pour prendre Om al-Far, qui compte une centaine d’habitants et ou les tirs d’artillerie ont touché un dépôt de munitions.

Cependant, la rébellion a subi un revers majeur avec le meurtre de son chef militaire, le général Abdel Fatah Younès, dans des conditions pour le moins mystérieuses. Cet ancien ministre de l’Intérieur du colonel Kadhafi, qui rallia les insurgés dès le 22 février dernier, soit 5 jours après le début du soulèvement, avait été rappelé à Benghazi, le bastion du Conseil national de transition (CNT), l’organe politique des insurgés, pour une raison non précisée.

Cela étant, une rumeur a circulé selon laquelle il aurait dû être arrêté. Mais rien ne permet encore de la confirmer. Officiellement, en tout cas, il aurait été convoqué par une commission d’enquête du CNT afin d’évoquer la situation militaire sur le terrain.

Quoi qu’il en soit, le général Younès a été assassiné sur le route reliant Brega à Benghazi par un groupe armé. Le colonel Mohamed Khamis et le commandant Nasse Madhour ont subi le même sort. Selon Moustafa Abdeljalil, le président du CNT, les corps des officiers ont été emportés par les meurtriers.

Le responsable a en outre indiqué que le chef du groupe armé responsable de cette attaque a été arrêté et annoncé trois jours de deuil. Reste que la confusion autours de ce triple meurtre est totale car Moustafa Abdeljalil n’a rien dit sur l’identité de l’homme qui a été arrêté. Au plus a-t-il fait une allusion aux forces pro-Kadhafi…

Coup des forces loyalistes? Règlement de compte? Pourquoi avoir convoqué le général Younès? Autant de questions auxquelles il manque des réponses. Ce que l’on sait, c’est que l’officier a été l’un des compagnons de route du colonel Kadhafi, dès le coup d’Etat de 1969. Son ralliement à l’insurrection a provoqué la colère du guide libyen, qui a mis sa tête à prix pour 2 millions de dollars (sur les 50 milliards qu’il possède encore, selon une estimation du ministère français de la Défense…).

Dans le même temps, la présence de cet ancien haut-dignitaire du régime a pu froisser quelques susceptibilités. Sa nomination à la tête de l’état-major militaire de la rébellion n’avait pas enchanté le général Khalifa Hifter, qui parti en exil aux Etats-Unis pendant 25 ans et revenu en Libye à la faveur des évènements, visait cette fonction.

En attendant que les mystères de Benghazi soient éclaircis, les frappes de l’Otan continuent. Pour la période du 21 au 28 juillet, l’aviation française a frappé une cinquantaine d’objectifs (dépôts, bâtiments militaires, pièces d’artillerie) dans les régions de Zlitan et Brega et effectué 190 sorties aériennes. Les frégates Lavallée, Chevalier Paul et Georges Leygues ont réalisé, dans le même temps, des frappes côtières). Le dipositif de l’opération Harmattan a évolué, avec le déplacement de 2 avions de patrouille maritime Atlantique 2 de Sigonella vers la base grecque de La Sude.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]