Afghanistan : 3 civils tués par des tirs français

Au cours de la nuit du 26 au 27 juillet, dans la province de Kapisa, un soldat français a ouvert le feu sur un véhicule civil, tuant ainsi trois des occupants, dont un homme, une femme et un enfant. Les tirs ont également fait trois blessés.

Le porte-parole des forces française dépoyées en Afghanistan, le lieutenant-colonel Lapresle, a expliqué que le véhicule en cause n’avait pas obtempéré aux injonctions répétées faites par les militaires français de s’arrêter à l’aide d’un point laser vert alors qu’il s’approchait de leur convoi, lequel était alors bloqué par un obstacle. C’est ainsi qu’un des soldat a ouvert le feu.

Le lieutenant-colonel Lapresle a indiqué que l’armée française reconnaît sa responsabilité et qu’une enquête a été ouverte pour établir les circonstances exactes de ce drame. Par ailleurs, les trois blessés ont été pris en charge par les militaires français afin d’être soignés.

Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a fait part de sa « très grande tristesse » pour les trois civils tués, tout en soulignant que le lieu du drame est « un territoire sous contrôle militaire marqué par des opérations où à de très nombreuses reprises des attentats suicides ont été commis par des véhicules fous se dirigeant vers des groupes militaires afghans ou de la coalition ». Et d’expliquer que « c’est une voiture qui a refusé de s’arrêter à un check-point, en dépit des sommations répétées, et qui a fait en effet l’objet d’un tir de protection comme c’est la règle ».

L’ambassadeur de France à Kaboul, Bernard Bajolet, s’est excusé officiellement auprès du président afghan, Hamid Karzaï. Mais pour ce dernier, qui a condamné les tirs français, « aucune excuse ne peut ramener ces civils à la vie ».

Cela étant, ce drame illustre la complexité de la mission des militaires français, qui s’attachent à éviter les pertes civiles. Que faire, en effet, quand un un véhicule refuse de s’arrêter à l’approche d’un convoi, d’autant plus que des voitures piégées ont fait partie, par le passé, du mode opératoire des insurgés pour frapper les forces de la coalition? Et qu’aurait-on dit si, en effet, les motivations du conducteur avaient été de mener une attaque suicide?

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