Longuet optimiste pour vendre le Rafale aux Emirats et à l’Inde

Chat échaudé craint l’eau froide. Les déclarations optimistes de responsables français concernant la vente de 36 avions Rafale au Brésil n’ont pas manqué au cours de ces derniers mois et l’annonce par Brasilia du de l’appareil qui équipera ses forces aériennes se fait toujours attendre et l’on devra patienter encore, au moins jusqu’en 2012.

Aussi, l’on sera prudent avec les propos de Gérard Longuet, le ministre de la Défense, au sujet de la vente de 60 Rafale aux Emirats arabes unies. En la matière, mieux vaut attendre que l’encre des contrats soit sèche.

Les négociations ont commencé il y a maintenant 3 ans. Le moins que l’on puisse dire est qu’elles ont été jusqu’à présent compliquées. En effet, les Emiratis ont d’emblée affiché leurs exigences, comme par exemple des moteurs plus puissants que ceux qui équipement actuellement les Rafale de l’aviation française, un radar à antenne active et des capacités accrues en matière de guerre électronique ou encore la capacité d’emport d’armements particuliers. Sans compter l’aspect du prix à payer, la question de la reprise des Mirage 2000-9 que les Rafale doivent remplacer et les pressions pour que la France accepte d’accorder des droits de trafic supplémentaires aux compagnies Emirates et Etihad Airways.

Pour corser le tout, les négociations ont été suspendues pendant un moment, à cause de maladresses du côté français, avant de reprendre à la fin de l’année denière, après une entretien du Président Sarkozy avec le prince héritier d’Abou Dhabi.

Par ailleurs, les Emirats ont fait mine de s’intéresser au F-18 de Boeing, à l’automne dernier, puis de prêter une oreille attentive à une offre faite par Lockheed-Martin, qui a cherché à leur vendre 60 F16 Block 60 supplémentaires (en plus des 80 qu’ils disposent déjà) afin de pouvoir placer ultérieurement le F-35… L’intérêt pour les autorités émiratis étant d’obtenir un rabais conséquent sur les Rafale.

Selon la lettre spécialisée TTU, la dernière offre soumise par Paris serait de l’ordre de 9 milliards d’euros, ce qui fait 4 de moins par rapport à la proposition initiale. Aussi, pour Gérard Longuet, les Emirats représentent la meilleure chance pour la France de conclure, à court terme, le premier contrat à l’exportation du Rafale. D’autant plus que, toujours d’après lui, les EAU n’exigeraient plus des moteurs plus puissants.

« C’est un matériel qui a fait ses preuves » a déclaré le ministre, à l’occasion d’une rencontre avec l’Association des journalistes de la défense (AJD). « Le caractère opérationnel et polyvalent du Rafale est affirmé chaque jour par ces interventions », a-t-il poursuivi. « Le théâtre libyen apporte la démonstration que la motorisation actuelle est parfaitement pertinente » a-t-il ajouté.

Quant à l’appel d’offres lancé par New Delhi, lequel vise à acquérir 126 avions de combat pour remplacer les MiG-21des forces aériennes indiennes, Gérard Longuet s’est dit « confiant ». Pour mémoire, le Rafale est le finaliste de cette compétition, avec l’Eurofighter Typhoon. Selon le ministre, le choix devrait se faire sur des critères techniques plutôt que politiques. « Donc, c’est plutôt de bon augure » a-t-il estimé.

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