Londres bloque (une nouvelle fois) la création d’un quartier général européen

De nouvelles propositions pour faire avancer l’Europe de la Défense ont été proposées, ce 18 juillet à Bruxelles, par Catherine Ashton, qui occupe la fonction de Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, en réponse à l’initiative de Weimar, lancée en décembre dernier par la France, l’Allemagne et la Pologne.

Ainsi, parmi les idées soumises aux ministres des Affaires étrangères des 27 Etats membres de l’Union, l’on trouve la mutualisation des capacités de défense, l’amélioration des relations entre l’UE et l’Otan, l’engagement opérationnel des groupements tactiques (les battle group) et la création d’une capacité permanente de planification, autrement dit, un quartier général européen.

Ce dernier point, qui est aussi une revendication ancienne de la France, a une nouvelle fois rencontré l’opposition résolue de Londres.  » Nous ne l’accepterons pas maintenant, nous ne l’accepterons pas à l’avenir », a déclaré William Hague, le ministre britannique des Affaires étrangères. « C’est une ligne rouge pour nous » a-t-il ajouté.

Pourtant, beaucoup de choses ont évolué ces dernières années. La France a réintégré le commandement militaire de l’Otan et des accords de défense sans précédent ont été conclus entre Paris et Londres le 2 novembre 2010. Mais cela n’est pas encore suffisant pour rassurer le gouvernement britannique sur la création d’un QG européen, qui, selon lui, ferait double emploi avec les capacités de planification de l’Alliance atlantique, et, par conséquent, serait une source de dépenses inutiles. Il faut dire aussi que l’affaire libyenne est passée par là, avec l’incapacité manifeste des Etats membres à se mettre d’accord sur la conduite à tenir à l’égard du régime du colonel Kadhafi.

Du coup, comme les décisions en matière de défense doivent être prises à l’unanimité par les 27, et non à la majorité qualifiée comme le prévoyait initialement le Traité de Lisbonne, le projet de quartier général européen n’est donc pas prêt de voir le jour.

Pour autant, Paris ne perd pas espoir. « L’Allemagne, la France et la Pologne souhaitent une relance de l’Europe de la Défense, toujours plus nécessaire dans un contexte marqué par la multiplication des crises, la limitation des moyens nationaux et les attentes croissantes à l’égard de la l’Union européenne » ont fait valoir les ministres des Affaires étrangères des trois pays dans un communiqué conjoint.

Toujours selon eux, les propositions de Catherine Ashton, qu’ils jugent « satisfaisantes et réalistes » ont recueilli un « très large soutien ». Et elles devraient, par conséquent, être « suivies d’effet ». « Le rapport de la Haute Représentante reste sur la table. Nos trois pays souhaitent qu’elle poursuive le travail sur cette base, avec les États membres », ont-ils affirmé.

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