Libye : Le Parlement prolonge l’opération Harmattan

Conformément à l’article 35 de la Constitution, le Parlement était appelé à se prononcer, le 12 juillet, sur la prolongation de la participation militaire française aux opérations en Libye, déclenchée le 19 mars dernier afin de faire respecter par le régime du colonel Kadhafi la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Ainsi, l’Assemblée nationale a voté la prolongation de l’opération Harmattan par 482 voix contre 27. Le Sénat a adopté la même position, avec 311 vote favorables contre 24.

Devant les députés, le Premier ministre, François Fillon, a rappelé les moyens engagés par la France contre les forces du colonel Kadhafi, à savoir 4.000 militaires, dont 800 en métropole, 8 navires, 18 hélicoptères et 40 avions de combat, ce qui fait de la France, « le premier pays contribureur » de l’opération Unified Protector, placée sous le commandement de l’Otan. Et le chef du gouvernement a souligné que « partout, les Libyens libres gagnent du terrain ». Par conséquent, pour François Fillon, « c’est maintenant qu’il faut être plus ferme que jamais » alors qu’une « solution politique (…) commence à prendre forme ».

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a réfuté l’idée d’enlisement en Libye et a au contraire fait état de « progrès ». Quant à la question de savoir si le colonel Kadhafi « doit rester en Libye » ou non, le chef du Quai d’Orsay a estimé que « ce sont des choses à discuter entre les protagonistes », avant d’indiquer que la France est en train de préparer, aux Nations unies, la mise en place d’une « force de stabilisation internationale ».

Considérant qu’un arrêt des opérations permettrait aux forces du colonel Kadhafi de reprendre l’initiative face aux rebelles, le groupe UMP est allé, sans surprise et à l’exception du député Jean Bardet, dans le sens du gouvernement. Même chose pour les parlementaires du Nouveau Centre, ainsi que pour François Bayron (MoDem) et les députés non-inscrits villiéristes (Véronique Besse et Dominique Souchet).

Le groupe socialiste, également favorable dans son ensemble à la poursuite des opérations (sauf Henri Emmanuelli et 7 abstentionnistes, dont le maire de Toulouse Pierre Cohen et le chevénementiste Christian Hutin), a indiqué, par la voix de Bernard Cazeneuve, vouloir « que les choses s’accélèrent sur le plan diplomatique et politique pour dégager la bonne issue » et a émis « la plus grande réserve » sur les parachutages d’équipements militaires aux rebelles libyens du djebel Nafousa, lesquels contribueraient « à la dissémination d’armes ». Par ailleurs, les socialistes s’interrogent également sur le surcoût des opérations extérieures (opex), dont seulement 630 millions ont été financés alors qu’il devrait selon toute vraisemblance dépasser le milliard d’euros.

Parmi les parlementaires qui se sont opposés à l’intervention française en Libye, l’on trouve les députés du groupe GDR (communistes, écologistes et Parti de gauche), à l’exception de Noël Mamère et de François de Rugy et les 24 sénateurs groupe Communiste, Républicain, Citoyen et du Parti de gauche.

Deux anciens députés UMP, Nicolas Dupont-Aignan et René Couanau, ont également exprimé leur opposition à l’opération Harmattan. Pour le président de la formation « Debout la République », l’intervention en Libye est « un fiasco qui va coûter une fortune au contribuable français ».

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