Les Etats-Unis révisent leur stratégie contre le terrorisme

Le 1er juillet dernier, le président Obama a nommé Matthew Olsen, le chef du service juridique de la NSA, à la tête du Centre de lutte antiterroriste (NCTC), dont la mission principale est d’analyser les renseignements concernant le terrorisme. Cette mesure vise à remplacer Michael Leiter, qui, installé à ce poste par l’administration Bush, a démissionné le 9 juin dernier.

Cette décision s’inscrit dans un large remaniement concernant les responsables de la sécurité nationale américaine, cela à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle.

Par ailleurs, le conseiller de Barack Obama pour les affaires de terrorisme, John Brennan, a livré, le 29 juin dernier, la nouvelle approche américaine en matière d’antiterrorisme. Il s’agit en fait de « formaliser » les principes formulés depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuelle administration.

Ainsi, il n’est plus question de « guerre planétaire contre le terrorisme », lancée par George W. Bush, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. « Al-Qaïda cherche à nous faire saigner financièrement en nous entraînant dans de longues guerres coûteuses qui avivent également le sentiment anti-américain » a ainsi estimé John Brennan.

Selon une étude publiée par l’université Brown, aux Etats-Unis, les interventions militaires faites dans le cadre de la guerre contre le terrorisme ont un coût cumulé de 3.700 milliards de dollars, soit le quart de la dette américaine. Ce chiffre englobe les opérations du Pentagone, les prévisions des pensions versées aux vétérans blessés, les dépenses liées à la protection du territoire américain ainsi que les budgets alloués à l’aide au développement.

Cela étant, et deux mois après la mort de son chef, Oussama ben Laden, l’objectif reste la « destruction totale » d’al-Qaïda. Pour cela, il faut « démanteler le coeur » de l’organisation en frappant ses dirigeants qui ont trouvé refuge dans les zones tribales pakistanaises et veiller à empêcher la reconstitution de sanctuaires. Les mouvements affiliés – actifs au Yémen, dans le Sahel, en Somalie et en Irak – seront également visés. La prime sera vraisemblablement donnée aux opérations ponctuelles, comme cela est déjà le cas pour ce qui concerne la situation yéménite, avec le déploiement de drones, de moyens de renseignement et des unités de forces spéciales.

L’autre volet de la stratégie américaine concerne la menace intérieure, révélée par la fusillade de Fort Hood, au cours de laquelle un médecin militaire radicalisé via Internet par l’imam al-Aulaqui, d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), a tué 13 personnes. Pour Paul Brennan, « il s’agit de la première stratégie antiterroriste qui se concentre sur la capacité d’Al-Qaïda et de son réseau à encourager des gens aux Etats-Unis à nous attaquer de l’intérieur ».

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