Les Emirats trouvent le Rafale encore trop cher

Voilà maintenant plus de trois ans que les Emirats arabes unis ont fait part de leur intérêt pour l’avion de combat français Rafale afin de remplacer leur flotte Mirage 2000-9.

Pour que le contrat soit finalisé, les Emiratis ont exprimé plusieurs exigences. D’une part, il faudrait doter leurs futurs Rafale de moteurs plus puissants, avec une poussée de 9 tonnes contre 7,5 tonnes pour les avions de ce type en service au sein de l’aviation française, un radar à antenne active de type AESA d’une portée 50% supérieure à celle du RBE-2 de Thales et des capacités accrues en matière de guerre électronique.

En juin 2010, il avait été évalué par le quotidien La Tribune que ces modifications allaient coûter entre 4 et 5 milliards d’euros. Restait à voir la part que le client était alors prêt à prendre en charge. Pour la France, il aurait été question d’investir 2,5 milliards d’euros, étant donné que les modifications demandés étaient également prévues pour les appareils français.

Outre ces difficultés , il est venu s’ajouter des contrariétés qui ont conduit à une suspension des négocations, lesquelles auraient pu être définitivement closes étant donné que les Emirats avaient indiqué, à l’époque, s’intéresser de près au F18 Super Hornet de Boeing.

Pour commencer, les autorités émiraties n’ont pas apprécié un article publié par le Figaro révélant des relations commerciales entre les Emirats et Israël, la dernière chose à faire étant donné que les deux pays sont officiellement brouillés. Même chose pour des indiscrétions faites dans la presse par un général français suivant de près les discussions.

Et puis, sachant que Paris a besoin de vendre le Rafale pour que Dassault puisse maintenir sa ligne de production, les Emirats ont mis dans la balance l’obtention de droits de trafics supplémentaires à destination de la France pour leurs compagnies aériennes Emirates et Etihad Airways. Ce qui n’aurait pas été bon pour Air France…

Bref, en décembre 2010, la rencontre entre le président Sarkozy et le prince héritier d’Abou Dhabi, Cheikh Mohammed bin Zayed al Nahyan, a permis de lever les malentendus et de relancer les discussions.

Dernier épisode en date : selon Defense News, les Emirats trouveraient le Rafale encore trop cher. Si les négocations se poursuivent entre Abu Dhabi et la France, il n’empêche que l’achat de F16 améliorés supplémentaires est à l’étude afin de remplacer les Mirage 2000-9, que Paris s’était d’ailleurs proposé de racheter.

Les Emirats ont acquis 80 F16 E/F Block 60 dans les années 1990 pour 7,3 milliards de dollars. L’un d’eux, qui participait aux opérations aériennes en Libye, s’est écrasé récemment écrasé lors d’un atterrissage en Italie. Pour Lockheed-Martin, le concepteur du F16, cette commande éventuelle pourrait lui permettre de maintenir se ligne d’assemblage après l’échec subi en Inde où là, le Rafale est resté en lice face à l’Eurofighter.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]