Pour Alain Juppé, le dispositif Epervier au Tchad n’a plus de raison d’être

En août 2010, le président tchadien Idriss Deby avait remis en cause le dispositif Epervier, déployé dans son pays depuis 1986 pour le protéger contre les velléités du colonel Kadhafi, au motif que la France ne versait rien en compensation de cette présence militaire.

Pourtant, les Eléments français au Tchad (EFT) contribue à l’amélioration des conditions de vie de la population tchadienne. Seulement, cela ne se traduit pas par des paiements en espèces sonnantes et trébuchantes… Ainsi, au cours de ces derniers mois, les troupes françaises ont fait des dons à l’orphelinat de Bethanie, à l’hôpital militaire d’instruction (rénovation du bâtiment d’hospitalisation chirurgicale et celui d’imagerie médicale, fourniture d’équipements de radiographie, etc…), à des écoles et ont pris part à la réfection du centre pour aveugles de Kabalaye, à N’Djamena.

Et puis c’est sans oublier l’apport des EFT dans les domaines de logistique et du renseignement qui ont permis aux forces d’Idriss Deby de prendre le dessus sur des rebelles venus du Soudan voisin en février 2008.

Cela étant, les EFT, forts de près d’un millier de militaires, risquent de disparaître prochainement. Quand il était encore ministre de la Défense, Alain Juppé avait déclaré, en janvier, que la France ne souhaitait « pas rester forcément dans le format actuel » et qu’elle était « prête à évoluer vers quelque chose qui évolue davantage vers la coopération entre le dispositif Epervier et l’armée tchadienne ».

Et lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Alain Juppé, devenu depuis le chef de la diplomatie française, est allé encore plus loin. « Nous sommes en train de discuter avec le Tchad d’un nouvel accord de coopération. Nous avons un dispositif là-bas, Epervier, avec plus d’un millier d’hommes, dont la présence ne se justifie pas, que nous (…) à rapatrier » a-t-il affirmé.

Les EFT, commandés par le colonel Bruno Maigret, assument la protection des intérêts et des ressortissants français et apportent un soutien logistique à l’armée tchadienne. Ils sont déployés sur la base aérienne 172 « Kosseï », à N’Djamena, au camp Croci à Abéché et à Faya-Largeau. L’armée de Terre y dispose d’une compagnie motorisée, d’une unité Proterre et d’un escadron blindé et l’armée de l’Air y met en oeuvre 3 Mirage 2000C RDI, 4 hélicoptères Puma, 2 Transall, 1 Casa CN-235 et un avion de ravitaillement en vol C-135.

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