Le Canada a mis fin à sa mission de combat en Afghanistan

En vertu d’une motion votée par le Parlement au début de l’année 2008, les forces canadiennes ont mis fin à leur mission de combat en Afghanistan, laquelle avait commencé dès la fin 2001, avec leur participation à l’opération Enduring Freedom, décidée par le Premier ministre de l’époque, Jean Chrétien.

En décembre 2001, des éléments de la Deuxième Force opérationnelle interarmées (FOI2 ou Joint Task Force 2, forces spéciales) sont impliquées dans la traque et la neutralisation des militants d’al-Qaïda et des commandants taliban.

Par la suite, lors de l’hiver 2002, les militaires canadiens, notamment ceux du 3e Battaillon, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (3PPCLI) et du Lord Strathcona’s Horse sont engagés aux côtés de la 187e Brigade de combat américaine dans la province de Paktia.

C’est ainsi qu’ils ont participé à l’opération Anaconda. Au cours de cette dernière, et devant une forte résistance ennemie, les tireurs d’élite canadiens se distinguent particulièrement, l’un d’eux, le caporal Robert Furlong, ayant réussi à toucher une cible à plus de 2.400 mètres de distance, établissant ainsi un record qui sera battu par un militaire britannique en 2009.

Le mois d’avril 2002 est celui des premières pertes enregistrées par les forces canadiennes en Afghanistan. Le 18, à Tarnak Farm, un F-16 américain largue une bombe, par erreur, sur des soldats du 3e PPCLI. Quatre d’entre eux sont tués et 8 autres sont blessés.

En 2003, les forces canadiennes sont affectées à la protection de Kaboul sous l’égide de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF). Trois ans plus tard, elles font mouvement vers la province de Kandahar, bastion des taliban. Cette décision, prise par le gouvernement libéral de Paul Martin et annoncé en 2005 suscite alors la polémique au Canada

Quoi qu’il en soit, les forces canadiennes vont prendre part à plusieurs opérations majeures dans la région de Kandahar et déplorer la mort, le 17 mai 2006, de leur première femme au combat, avec le décès du capitaine Nichola Kathleen Goddard, du 1er régiment royal canadien d’artillerie.

Au début de l’été 2006, les troupes canadiennes livrent la première bataille de Panjwaye, dans le cadre de l’opération Mountain Thrust. Il s’agit alors de bloquer la résurgence des taliban dans la province. Erreur de stratégie ou pas, toujours est-il qu’il leur faudra mener une seconde bataille, dans la même zone, pour en chasser de nouveau les insurgés (1.500 à 2.000) qui avaient profité de la non-occupation de la région par l’Otan pour s’y installer en masse (opération Medusa, en septembre). Il faudra alors des semaines de combat pour en venir à bout.

Cela étant, l’année 2006 marque un tournant en Afghanistan puisque c’est depuis cette date que l’insurrection a pris de l’ampleur. Les pertes canadiennes augmentent de manière significative à partir de ce moment là.

En janvier 2008, le rapport établi par des experts indépendants chargé d’évaluer la situation en Afghanistan préconise une poursuite de la mission canadienne au-delà de 2009, à la condition d’un déploiement par l’Otan de 1.000 hommes en renfort et la mise en oeuvre de drones et d’hélicoptères. Ce qui sera fait grâce à la décision du président Sarkozy de renforcer le contingent français, ce qui a permis à l’armée américaine de redéployer ses effectifs de la Kapisa vers Kandahar.

Les forces canadiennes n’ont pas seulement conduit ou participé à des opérations militaires. Elles se sont également impliquées dans des projets de reconstruction, avec la rénovation d’écoles, de routes, de systèmes d’irrigation, de barrages, etc…

Mais désormais, et depuis le 5 juillet, elles ont passé le flambeau à l’armée américaine. Plus précisément, dans le district de Panjwaye, le Royal 22e Regiment ont cédé la place à une unité de l’armée américaine, avec laquelle il a conduit une dernière opération, le 6 juin dernier, pour qu’elle puisse prendre ses marques. Le 19 juin, les soldats du 3e Bataillon du 21e Régiment d’infanterie de Fort Wainwright (Alaska) avaient déjà relevé leurs homologues canadiens dans le secteur de Zangabad.

Pour autant, le Canada n’en pas fini avec l’Afghanistan puisqu’une mission de formation au profit de l’armée nationale afghane et impliquant 950 militaires a été décidé par le gouvernement Harper.

Au total, les forces canadiennes ont perdu 157 soldats depuis leur engagement en Afghanistan. A la fin de l’année 2010, le nombre de blessés s’élevait à 1.800. Autre chiffre qui n’est rien face à ce bilan humain, le Canada a dépensé 11 milliards de dollars pour cette mission de combat.

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