La base de Taverny est fermée

Quelques jours après la base de Reims, c’est celle de Taverny qui a été dissoute, le 5 juillet. A l’origine, cette dernière était une carrière de gypse, dont l’exploitation avait commencé dès 1815. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la Luftwaffe y installa des dépôts de munition et une usine de roulements à bille, avant d’être imitée par l’armée de l’Air en 1946.

Le président Sarkozy, qui avait pourtant effectué son service militaire dans l’armée de l’Air, s’était étonné de voir, en mai 2008, qu’il y avait des bases aériennes sans avions. Et la BA 921 de Taverny, avec ses installations souterraines, était l’une d’entre-elles.

En fait, ce site a accueilli bon nombre d’organismes importants de l’armée de l’Air, à commencer par le Centre d’opération de la défense aérienne (CODA), en 1957, puis le Commandement air des forces de défense aérienne (qui deviendra le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes – CDAOA – en 1994) et le Centre de conduite des opérations aériennes (CCOA).

L’année 1963 marque un tournant puisque le Commandement des Forces aériennes stratégiques (CFAS) s’installe à Taverny. Le PC Gypse est alors construit à 50 mètres sous la terre, avec un abri antiatomique destiné au pouvoir exécutif en cas de conflit nucléaire. Le Centre d’opérations des forces aériennes stratégiques (COFAS), s’y implante quatre ans plus tard.

Il faut attendre 1988 pour que la BA921 ait un nom de baptême. Le nom « Frères Mahé » est choisi pour rendre hommage à ses trois pilotes de la France libre morts aux commandes de leurs avions. Enfin, en 1992, le Commandement des opérations spéciales (COS) est créé à Taverny.

L’activité de la base commence à décliner à partir de 1999. Le PC Gypse est fermé cette année-là. Puis c’est au tour du COS d’être transféré à Villacoublay en 2006, puis du CCOA, qui s’installe à la BA 942 de Lyon-Mont Verdun, du CDAOA, qui rejoint la BA 117 de Paris et du Centre de Renseignement Air (CRA), affecté à la BA 128 de Metz-Frescaty.

En juillet 2008, le sort de la base de Taverny est scellé par l’annonce de la réforme militaire. Sur le site, il reste la Direction de la circulation aérienne et militaire (DirCam) et le Centre d’analyse et de simulation pour la préparation aux opérations aériennes (CASPOA), lequel avait pris ses quartiers dans le PC Gypse lors de sa création. Ces deux organismes quittent à leur tour le Val d’Oise en 2010, pour rejoindre respectivement Villacoublay et Lyon-Mont Verdun. L’état-major des Forces aériennes stratégiques en fera de même cet été.

Désormais, la BA 921 de Taverny n’accueille plus qu’un « Elément Air Rattaché » (EAR) à la base de Creil. Il devrait rester 200 aviateurs sur le site, afin de veiller sur le « bunker » souterrain dont l’activité est maintenue par le centre d’opération des forces aériennes stratégiques, dans le cas d’une éventuelle alerte nucléaire.

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