Pauvre Royal Air Force!

En décembre dernier, et en raison des coupes budgétaires qui affectent l’outil de défense britannique, l’Air Vice-Marshal Greg Bagwell, le commandant de l’Air Combat Group, avait estimé que la Royal Air Force n’allait plus pouvoir aller au-delà des trois missions qui lui étaient alors confiées, à savoir l’engagement en Afghanistan, l’alerte aérienne au Royaume-Uni et la protection des îles Falklands (Malouines). Et bien évidemment, la perspective de voir s’éterniser l’opération en Libye (appelée Ellamy outre-Manche) n’arrange pas une situation déjà bien sombre.

Dans les 3 ans qui viennent, la RAF doit perdre 15% de ses personnels, sur un effectif total de 32.000 hommes alors que des déficits pour certaines spécialités sont d’ores et déjà constatés, notamment pour les mécaniciens et les officiers de renseignement, dont le nombre va être divisé par deux.

Aussi, et après les critiques contre les décisions du gouvernement de David Cameron en matière de défense, la semaine passée, de l’amiral Mark Starnhope , le chef d’état-major de la Royal Navy, confrontée à des problèmes identiques, c’est au tour de l’air chief marshall Simon Bryant, le numéro deux de la RAF, de monter au créneau.

Dans un document destiné aux parlementaires britanniques et révélé le 20 juin par le Daily Telegraph, l’officier a clairement indiqué que la capacité de la RAF à intervenir en cas de nouvelles crises éventuelles pourrait être compromise à l’avenir, en raison de l’actuelle tension, « considérable », sur les matériels et les personnels.

Et selon l’air chief marshall Bryant, la « vraie force » de la RAF est dans ces militaires, qui « continuent, malgré tout à faire ce qu’on leur demande ». Cependant, leur « moral reste fragile », bien que leur « esprit de combat reste positif ».

Et toujours selon lui, l’impact de la revue stratégique de défense et de sécurité, publiée en octobre dernier, « continue de saper le sentiment d’être reconnu » chez les aviateurs britanniques. Ce qui peut se comprendre quand les soldes sont gelées et que les primes réduites. « On s’inquiète de l’absence perçue d’orientation stratégique qui limite la confiance dans les hauts responsables » a-t-il également fait valoir.

Comme pour l’amiral Starnhope, le Premier ministre britannique a répondu aux critiques formulées par l’air chief Marshall. « Il y a des moments où quand je me lève et que je lis les journaux, je me demande si vous ne devriez pas mener le combat et moi faire le ‘blabla' » a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse. Et d’assurer, une nouvelle fois, au sujet de la Libye, que les responsables militaires sont « absolument d’accord sur le fait que nous pouvons mener cette mission aussi longtemps qu’il le faudra, et que le temps joue pour nous, et contre le camp de Kadhafi ». Autrement dit, circulez, il n’y a rien à voir!

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