Libye : Les surcoûts de l’opération Harmattan évalués à 87 millions d’euros

« Les ordres de grandeur que vous donnez sont exacts », a répondu Gérard Longuet, le ministre de la Défense, à un journaliste ayant évoqué un surcoût de 100 millions d’euros pour les trois mois de l’opération Harmattan, qui est le volet français à la mission Unified Protector, sous commandement de l’Otan, en Libye.

Ordre de grandeur ne veut pas dire chiffre exact. En fait, le surcoût de l’opération Harmattan s’élève à 87 millions d’euros pour environ trois mois, ce qui fait une moyenne d’un peu plus d’un million d’euros par jour. A comparer aux 20 milliards d’euros de fraudes sociales estimées par un rapport parlementaire…

Ces surcoûts avaient été estimés à une cinquantaine de millions d’euros au début du mois de mai. Cette évaluation avait alors été donnée par Gérard Longuet devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale.

Dans le détail, 60 millions d’euros ont été dépensés pour les munitions (soit le double par rapport à l’estimation du mois de mai), 25 millions concernent les primes des militaires engagés et le reste se partage entre les frais logistique.

Pour l’année 2011, le ministère de la Défense avait prévu un sucoût de 900 millions d’euros pour les opérations extérieures (opex), le théâtre afghan en consommant la moitié. Seuls 630 millions avaient été inscrits au budget et 50 autres millions doivent être payés par les Nations unies, au titre des missions de maintien de la paix. Il restera donc à combler le solde, lequel sera donc plus important que les estimations de départ à cause de l’intervention en Libye.

« Tout dépassement des opex par rapport à la prévision de 630 millions d’euros ne sont pas à la charge de la Défense mais à la charge du gouvernement » a rappelé le ministre. « C’est une action gouvernementale » a-t-il ajouté.

Ces surcoûts représentent les dépenses supplémentaires que les forces armées n’auraient pas effectuées si elles n’avaient pas été engagées sur un théâtre d’opérations extérieur. Ils ne prennent pas en compte l’usure des matériels. Et comme l’a récemment souligné l’amiral Forissier, le chef d’état-major de la Marine nationale, « on est en train de bouffer le potentiel ».

Quoi qu’il en soit, et coformément à l’article 35 de la Constitution qui indique que « lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation du Parlement », l’Assemblée nationale organisera, le 12 juillet prochain, un débat sur l’intervention française en Libye, lequel sera suivi par un vote.

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