Premier tir sous-marin du missile Scalp Naval

Un peu plus d’un an après un premier essai effectué dans sa version Fremm (Frégate multimissions) au Centre d’essais des Landes, à Biscarosse, la Direction général de l’armement (DGA) a procédé, le 8 juin dernier, au tir d’un missile Scalp Naval (ou Missile de croisière naval – MdCN) depuis une plate-forme immergée au large de l’île du Levant (Var)censée simuler un lancement à partir d’un sous-marin en plongée.

Selon la DGA, cet essai a été un succès puisque toutes les phases du tir, à savoir l’éjection du missile, la sortie de l’eau, la séparation du conteneur sous-marin et le passage en vol de croisière, ont été validées.

Ce tir avait été précédé, en septembre 2010, par un essai d’allumage en grande profondeur du propulseur d’accélération du nouveau missile.

Dérivé du Scalp-EG, qui est une version aéroportée et dont 11 exemplaires ont été tirés par l’aviation française au cours des opérations militaires en Libye, le Missile de croisière naval, développé par MBDA, a une portée de 1.000 km et précision quasi-métrique grâce à son système de ciblage GPS et infrarouge, ce qui permettra aux bâtiments qui en seront doté de frapper des objectifs à distance de sécurité et dans les eaux internationales.

Le marché a été notifié à MBDA en 2006. Au total, 200 missiles de ce type ont été commandés, dont 150 pour équiper les FREMM et 50 autres destinés aux sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de la classe Barracuda.

« C’est un élément clé pour la première phase d’une opération militaire et cela permettrait à la France d’entrer dans le club qui réunit pour le moment uniquement les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (dotés du missile Tomahawk) » a déclaré, au sujet du Scalp naval, Lionel Mazenq, un responsable de MBDA, en marge du Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget.

L’entrée en service du Scalp Naval, prévue en 2013, comblera ainsi un vide capacitaire de la Marine nationale. Ce missile de croisière donnera en outre davantage de marge de manoeuvre dans la gestion des crises étant donné que la présence d’une FREMM qui en sera dotée, ou d’un SNA, dans une zone de conflit pourrait être perçu comme un signal politique fort.

Le conditionnel s’impose toutefois car le colonel Kadhafi s’est maintenu au pouvoir, malgré la centaine de missiles Tomahawk tirés par l’US Navy et la Royal Navy au premier jour de l’opération Aube de l’Odyssée, le 19 mars dernier.

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