Un champ de manoeuvres dans le cyberespace pour l’armée américaine

C’est par plaisir « sportif » et pour le « fun » que les pirates informatiques du groupe LulzSec ont rendu inaccessible le site Internet de la CIA pendant quelques heures, la semaine passée, grâce à une attaque par déni de service. Du moins, c’est ce qu’ils ont revendiqué.

Depuis plusieurs semaines, les attaques informatiques contre des institutions et des groupes industriels de premier plan se multiplient : outre la CIA, le Sénat américain en a été victime, de même que le Fonds Monétaire international (FMI), Google, Sony Pictures, Nintendo ou encore Lockheed-Martin. Bien évidemment, les motivations des assaillants ne sont pas toujours les mêmes. Entre les actes militants du groupe Anonymous et le « fun » de LulzSec, il y a aussi la recherche de renseignements menée par des acteurs probablement étatique.

Quoi qu’il en soit, la cybersécurité est une préoccupation majeure de l’administration américaine et du Pentagone. Ce dernier envisage même une riposte militaire contre une agression informatique de grande ampleur. C’est dire.

Cela étant, après avoir lancé en 2009, et pour 20 millions d’euros, un programme visant à élaborer un « Military Network Protocol », différent du TCP/IP, sur lequel fonctionne actuellement Internet, la Defense Advanced Research Project Agency (DARPA), l’agence de recherche du Pentagone, a commencé la construction d’un mini-réseau Internet, appelé National Cyber Range.

Ce projet doté de 130 millions de dollars, sera une sorte de terrain de manoeuvres pour l’armée américaine et permettra ainsi aux spécialistes de la sécurité informatique de mener leurs expériences « en quelques jours au lieu de plusieurs semaines », de simuler des actions défensives et offensives et de former les militaires de l’US Cyber Command. Ce National Cyber Range doit être opérationnel en 2012.

Pour ses activités liées à la sécurité informatique, la DARPA, qui est à l’origine d’Internet avec l’Arpanet, lancé dans les années 1960 pour assurer la continuité des communications gouvernementales en cas d’attaque nucléaire soviétique, pourrait disposer de ressources d’un montant de 250 millions de dollars si la demande du président Obama pour le budget de la prochaine année fiscale est acceptée par le Congrès.

Par ailleurs, outre la sécurité des réseaux, la DARPA travaille également sur un ordinateur qui doit être 100 à 1.000 fois plus efficace que ceux utilisés actuellement. En fait, son ambition est, en quelque sorte, de dépasser la limite de la loi de Moore (la puissance théorique d’un ordinateur double tous les deux ans). Pour y arriver, il faudrait « réinventer l’informatique », ce qu’elle fait, en collaboration avec Intel, Nvidia, le Massachussetts Institute of Technology ainsi que plusieurs autres laboratoires universitaires.

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