Questions autour de la vente de BPC de type Mistral à la Russie

C’est en août 2009 que ce blog a rendu compte du projet russe d’acquérir 4 Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral. Après deux ans de négociations difficiles, un contrat de vente a finalement été signé, le 17 juin, à Saint-Petersbourg entre Rosoboronexport et DCNS. Seulement, ses modalités ne sont pas très claires.

1- Combien de BPC ont été commandés?

Le contrat porte sur une commande ferme de 2 BPC de type Mistral et de deux autres en option. Le montage industriel prévoit que ces navires seront réalisés à 80% pour le premier et à 60% pour le second par STX France à Saint-Nazaire, avec DCNS pour maître d’oeuvre et la participation des chantiers navals russes OSK. Pour la partie française, cela représente près d’un millier d’emplois pendant 4 ans. Les livraisons des deux BPC s’étaleront de 2014 à 2015, si tout se passe bien.

2- Quelles modifications seront apportées aux BPC russes?

Les navires russes seront basés sur le dernier BPC français, le Dixmude, en cours de construction. Ce dernier intégre des améliorations par rapport à ses deux prédécesseurs (Mistral et Tonnerre).

Pour les besoins de la marine russe, les deux BPC commandés auront un pont d’envol, des ascenseurs et un hangar adaptés aux hélicoptères Ka-52 qu’elle met en oeuvre, ainsi qu’une coque renforcée afin de naviguer dans les eaux arctiques.

3- Quel est le montant du contrat?

Le prix de cette vente est différent selon les sources, qu’elles soient françaises ou russes. Selon le ministre français du Commerce extérieur, Pierre Lellouche, le montant du contrat s’élève à 1,12 milliard d’euros pour les deux navires. Mais pour le Anatoli Issaïkine, le directeur de Rosoboronexport, il s’agirait d’1,2 milliard de dollars, ce qui n’est pas exactement la même chose, compte tenu du taux de change entre les deux monnaies (au 20 juin, 1 euro = 1,4315 dollars, donc 1,12 milliard d’euros vaut 1,6 milliard de dollars). Le porte-parole du groupe OSK a quant a lui parlé de 1,1 milliard d’euros. Et le communiqué diffusé par DCNS n’avance aucun chiffre.

4- Quid du transfert de technologies?

La question des transferts de technologies a été la principale difficulté rencontrée par les négociateurs. Etant donné qu’il s’agit de la première vente importante de matériel de guerre conçu par un pays membre de l’Otan à la Russie, il y a quelques restrictions, notamment pour les équipements électroniques sensibles. A l’origine, il s’agissait de vendre que des « coquilles vides ». A charge ensuite pour les Russes de les doter d’équipements électroniques.

Pour Anatoli Issaïkine, « toutes les technologies promises ont été transmises ». Reste à savoir lesquelles. Au moins 220 millions du montant de la vente concernent les systèmes de communication et de conduite des BPC qui seront intégrés par DCNS.

Alors qu’elle rechignait à founir le Système d’exploitation navale des informations tactiques (SENIT-9), qui équipe ses BPC, la France aurait finalement accepté de l’inclure dans le contrat, en échange de l’acquittement immédiat de 80% du montant de cette cession, selon le quotidien russe Vedomosti. Toutefois, il n’y aurait pas de transfert de technologie pour cet équipement.

Pour les équipements qui n’ont pas fait l’objet d’un accord, le ministère russe de la Défense a recommandé la société OMSK Intrument Engineering Institute pour doter ses BPC d’un système de communication sécurisé.

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