Le secrétaire général de l’Otan plaide pour une hausse de l’effort militaire en Europe

Après le secrétaire à la Défense américain, Robert Gates, c’est au tour du secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, de pointer du doigt les insuffisances des pays européens membres de l’Alliance en matière d’effort militaire.

Dans un entretien accordé au quotidien The Guardian, Anders Fogh Rasmussen a repris les arguments développés la semaine passée par Robert Gates, devant le centre bruxellois de réflexions Security & Defense Agenda.

Ainsi, selon le secrétaire général de l’Otan, si les pays européens « ne mettent pas la main à la poche » pour augmenter leurs dépenses militaires, il y aurait un risque de créer une « alliance à deux niveaux », ce qui aurait pour conséquence son affaiblissement.

Comme Robert Gates, Anders Fogh Ramussen a indiqué que les dépenses militaires américaines représentent 75% de celles de l’ensemble des pays membres de l’Otan, contre 50%. « L’élargissement de ce fossé économique peut conduire également à un agrandissement du fossé technologique risquant d’entraver les capacités opérationnelles de nos forces » a-t-il ainsi estimé.

« Les Américains continuent de fournir des équipements militaires plus perfectionnés tandis que les Européens sont loin derrière » a-t-il poursuivi. « Il pourrait devenir éventuellement difficile de coopérer même en ayant la volonté politique de la faire » a encore ajouté Anders Fogh Rasmussen.

Pour éviter ce décrochage économique et technologique, le secrétaire général de l’Otan a mis en avant la mutualisation des moyens, que ce soit au niveau bilatéral ou multilatéral, afin de compenser les baisses des dépenses militaires européennes en ces temps de difficultés budgétaires. Il y aurait là certainement un gisement d’économies possibles, notamment en matière de formation. Une autre voie serait la consolidation de l’industrie de défense européenne. Mais depuis le temps que l’on en parle, c’est plus facile à dire qu’à faire.

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