Le dispositif français en Afghanistan appelé à évoluer dès septembre

A partir de juillet prochain, les Etats-Unis vont commencer à réduire leur présence militaire en Afghanistan. A priori, l’ampleur de ce retrait devrait être modeste et il ne  concernerait qu’une petite partie des 30.000 hommes envoyés en renfort par Washington, après l’annonce du changement de stratégie par Barack Obama, en décembre 2009.

Du moins, c’est ce qu’a admis Robert Gates, l’actuel patron du Pentagone, lors d’une visite surprise sur le théâtre d’opérations afghan, le 4 juin, puis répété lors d’une conférence de presse donnée à l’issue d’un réunion des ministres de l’Otan à Bruxelles.

« Militairement, nous réalisons des progrès substantiels sur le terrain (…). Ces gains ne doivent pas être remis en question et en conséquence, nous devons agir de manière appropriée, mesurée et concertée pour ce qui est du transfert de la sécurité aux forces afghanes » a-t-il ainsi déclaré, ce 9 juin. « Même si les Etats-Unis commencent à se retirer le mois prochain, j’ai assuré à mes collègues ministres qu’il n’y aura aucune précipitation de notre part, et nous attendons la même attitude de nos alliés », a-t-il encore ajouté.

De son côté, Londres compte réduire également son contingent, actuellement déployé dans le sud de l’Afghanistan, et qui, avec 10.000 militaires, est le second, en termes d’effectifs, de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF). Il serait question d’un retrait portant sur 450 hommes, tout au plus. L’état-major britannique est opposé à une réduction trop forte des troupes afin de ne pas compromettre les opérations de contre-insurrection en cours et de permettre aux insurgés de regagner du terrain.

En France, selon le quotidien Le Monde, il est également question de faire évoluer le dispositif français et de diminuer ses effectifs, actuellement de 4.000 hommes, de 5 à 10% , dès septembre prochain. Et toujours d’après le journal du soir, les autorités françaises ont fait savoir à leurs homologues américaines que « cela n’était pas négociable ». Actuellement, les forces françaises sont déployées dans le district de Surobi et la province de Kapisa (Task Force La Fayette).

En fait, Paris comptait sur un transfert rapide de la responsabilité du district de Surobi, où un Groupement tactique interarmes (GTIA) est déployé, aux forces de sécurité afghanes. Cela aurait pu se faire dès juillet mais ce secteur ne fait pas partie des six zones concernées où la sécurité sera assurée par l’armée nationale afghane à partir de cet été.

La volonté de Paris est de se consacrer essentiellement à la province de Kapisa, importante d’un point de vue stratégique puisqu’elle verrouille la route vers Kaboul pour les insurgés venus du Pakistan et qu’elle est traversée par l’axe Vermont, qui relie Bagram sans passer par la capitale afghane.

L’idée est donc de redéployer vers la province de Kapisa les troupes françaises actuellement engagées en Surobi. Cela autoriserait ainsi une légère baisse des effectifs, ce qui permettrait, selon Le Monde, à l’Elysée d’annoncer une début de retrait d’Afghanistan avant les élections de 2012… Cela étant, tout comme son alter ego britannique, et pour les mêmes raisons, l’état-major des armées n’y serait pas favorable.

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