Un médiateur nommé pour faire aboutir les discussions entre Thales et Safran

Afin de rationaliser les dépenses en matière de recherche et de développement et de constituer des entités d’une envergure mondiale, le ministère de la Défense a encouragé, dès 2010, un échange d’actifs entre Thales et Safran. En jeu : les activités liées à l’optronique.

L’an passé, les discussions entre les deux groupes avaient échoué. Mais, sous la pression de l’Elysée, les négociations ont repris.Le président de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, actionnaire à hauteur de 26% chez Thales, avait indiqué, en mai dernier, l’imminence d’un accord. « Sur le principe, c’est réglé. Le périmètre maintenant est bouclé » avait-il déclaré en marge du salon de l’avion d’affaires Ebace, à Genève.

Seulement voilà, tout n’est pas aussi simple. Certes, comme il avait été prévu, les deux groupes ont échangé leurs offres respectives le 31 mai au soir. Ainsi, selon le quotidien économique Les Echos, Safran serait prêt à échanger son optronique, ses drones, le système Felin (Fantassin à équipements et liaisons intégrées) et ses autodirecteurs infrarouge pour les missiles. De son côté, Thales serait prêt à se séparer de la navigation inertielle ainsi que de ses activités dans la génération électrique, la biométrie et les commandes de vol au Canada.

Le problème est que les actifs que propose d’échanger Safran rapportent 650 millions d’euros alors que ceux que Thales a mis dans la balance ne représentent que 200 à 300 millions de revenus.

Pour arriver à un accord, toujours d’après Les Echos, l’Etat a nommé un médiateur, en la personne d’Aldo Cardoso, ancien responsable du cabinet de conseil Andersen. Il aura donc à fort à faire pour rapprocher les points de vue car l’on ne peut pas croire que Safran puisse accepter un échange en deçà de la valeur des actifs cédés et de son côté, Thales entend bien ne pas trop entamer ses ressources financières.

Quant à l’activité d’avionique que vise Safran mais dont Thales ne veut pas se séparer, il n’est pas question de l’inclure dans l’échange. C’est ce point qui avait fait échouer les discussions l’an passé.

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