Le chef du Pentagone met en garde contre une baisse trop forte du budget de la défense

Depuis qu’il a pris ses fonctions de secrétaire à la Défense, Robert Gates, qui passera la main l’été prochain à Leon Panetta, n’a cessé de vouloir tailler dans les dépenses jugées inutiles du Pentagone. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il aura eu fort à faire, comme, par exemple, avec le financement du second moteur du F-35, avion au développement difficile, qu’il a voulu annuler mais qui a été rétabli par les membres du Congrès.

Quoi qu’il en soit, dans les années qui viennent, le Pentagone devrait voir ses ressources diminuer, vraisemblablement plus qu’attendu, et cela dans le cadre d’une politique visant à assainir les finances publiques des Etats-Unis. Le président américain, Barack Obama, a l’intention de réduire (les) de 4.000 milliards le déficit budgétaire en 12 ans. Et pour cela, aucun poste de dépenses ne sera épargné.

Mais les élus de Congrès voudraient aller encore plus loin dans les coupes budgétaires et lorgnent vers les moyens alloués au Pentagone. D’où la mise en garde de Robert Gates.

« A l’heure où nous devons faire des choix pour remettre les finances de notre pays en ordre et assurer notre prospérité future, certains vont sans aucun doute appeler l’Amérique à réduire son rôle dans le monde et à ce que nous revoyons nos engagements internationaux et les capacités de notre armée à la baisse », a-t-il déclaré à l’occasion d’un discours à l’université Notre-Dame dans l’Indiana.

« Mais ne vous y trompez pas. Le rempart ultime contre les agresseurs, les dictateurs et les terroristes au 21e siècle, c’est la ‘puissance coercitive’ qui trouve son expression dans la taille, la puissance et la portée mondiale de l’armée américaine », a encore ajouté Robert Gates.

En novembre 2008, dans un long article publié par la revue Foreign Affairs, le patron du Pentagone avait remis en cause le « tout technologique » et expliqué que « la capacité des Etats-Unis à faire face aux menaces futures « dépendait » de ses performances dans les conflits actuels » et que l’armée américaine ne devait « pas se focaliser sur la préparation à de futurs conflits conventionnels au point de négliger de fournir toutes les capacités nécessaires pour gagner le type de guerres’ dans lesquelles elle est engagée.

Maintenant que l’implication militaire des Etats-Unis en Irak touche à sa fin, que le retrait d’Afghanistan s’amorcera en juillet prochain et qu’al-Qaïda a perdu son chef historique, l’horizon semble se dégager pour l’armée américaine. D’où son autre mise en garde contre la tendance qu’il a constatée chez les américains de réduire le format des forces armées après chaque guerre, ce qui reflète, selon lui, une vision selon laquelle les Etats-Unis « n’auraient plus à affronter des ennemis de taille et forts ».

Pour Robert Gates, une armée robuste n’est pas seulement nécessaire pour le conflit afghan mais aussi, par exemple, pour « protéger les routes commerciales et l’approvisionnement en énergie ». « Mais pour que tout cela réalité, l’armée américaine doit être correctement armée, entraînée et financée, et nous ne pouvons pas prendre cela pour acquis » a-t-il estimé.

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