L’Otan s’inquiète de l’arsenal nucléaire pakistanais

Dans un article publié par l’hebdomadaire américain Newsweek, Abdul Qadeer Khan, a déclaré que les armes nucléaires qu’il a contribuées à mettre au point pour son pays (avec l’aide de le Chine) ont évité un conflit majeur avec l’Inde, le rival historique du Pakistan. D’ailleurs, si Islamabad avait eu cette force de frappe en 1971, selon lui, le Bangladesh n’aurait jamais obtenu son indépendance.

Dans le même temps, l’Institut pour la science et la sécurité internationale (ISIS) s’est à nouveau inquiété de l’accroissement des capacités pakistanaises en matière d’enrichissement de matériaux fissiles à vocation militaire. L’accélération de la construction d’un quatrième réacteur à l’usine de Khushab laisse présager, à terme, la possibilité pour le Pakistan de fabriquer entre 19 et 26 armes nucléaires par an.

Et l’institut d’inciter l’administration américaine de faire pression sur Islamabad pour empêcher ce qui risque de devenir une fuite en avant dans la région, notamment en posant des conditions pour accorder les aides financières prévues pour le Pakistan, en exigeant un moratoire sur la construction du 4e réacteur de Kushab. Toujours d’après l’ISIS, le pays aurait de toute façon assez de stock de plutonium pour ses besoins actuels.

Avec les récents évènements, la sécurité de l’arsenal nucléaire pakistanais se pose avec plus d’acuité qu’auparavant. Le fait qu’Oussama Ben Laden, l’ancien chef d’al-Qaïda, ait pu vivre sans être inquiété à Abbottabad, une ville de garnison située à quelques dizaines de kilomètres d’Islamabad, est de nature à rendre suspicieux les responsables occidentaux quant aux rapports qu’entretient l’armée pakistanaise avec les terroristes islamistes. A cela s’ajoute l’attaque de la base aéronavale de Karachi par des le mouvement des taliban pakistanais (TTP). Là encore, la sécurité d’une installation militaire a été prise en défaut.

En déplacement en Afghanistan, le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen a abordé cette question. « Je suis confiant dans le fait que l’arsenal pakistanais est en sécurité et bien protégé (…) mais, évidemment, c’est un sujet d’inquiétude et nous suivons la situation de très près » a-t-il répondu à un journaliste.

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