Libye : Intense bombardement de Tripoli

La capitale libyenne, Tripoli, a été été bombardée pendant plus d’une demi-heure par les avions de l’Otan, qui agissent dans le cadre de l’opération Unified Protector, laquelle vise à faire respecter la résolution 1973 des Nations unies par le régime du colonel Kadhafi et à hâter (officieusement) la fin de ce dernier.

L’Otan a indiqué que les objectifs visés par ces frappes aériennes étaient militaires. Cela fait plusieurs fois que Tripoli est le théâtre de tels bombardement en un mois. Le 13 mai dernier, 20 parcs de véhicules blindés avaient été détruits.

Pour l’Alliance atlantique, la guerre d’usure menée contre le régime du colonel Kadhafi doit s’accélérer. Le 28 juin prochain, les alliés, dont certains ne prennent pas part aux missions dans le ciel libyen, auront à décider de l’éventuelle prolongation de l’opération Unified Protector, 3 mois après son lancement.

Pour la France et le Royaume-Uni, en première ligne après le retrait des moyens offensifs américains, il s’agit aussi de régler l’affaire au plus vite. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a parlé, au plus, de « quelques mois » et l’accentuation de la pression militaire fait que « les défections se multiplient à Tripoli, dans le cercle le plus rapproché de Kadhafi ».

L’objectif de Paris, selon Alain Juppé, est de trouver le plus tôt possible une solution politique en misant sur « l’organisation d’une convetion nationale réunissant autour du Conseil national de transition (CNT) tous les partenaires futurs d’une Libyes nouvelle : les autorités traditionnelles et aussi des transfuges de Kadhafi ».

Par ailleurs, aussi bien Londres que Paris n’ont pas intérêt à voir se prolonger indéfiniment les opérations militaires en Libye, afin d’éviter de compliquer leurs équations budgétaires respectives.

C’est donc dans ce contexte qu’il a été décidé d’engager des hélicoptères de combat en Libye. Le gouvernement français a confirmé l’envoi sur zone du Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) Tonnerre, avec à son bord des Tigre et des Gazelle de l’Aviation légère de l’armée de Terre. Ce dispositif sera rejoint, au large de Misrata, par le navire britannique HMS Ocean, qui a embarqué des hélicoptères Apache.

Ces appareils permettront de contrer les tactiques de guerre asymétrique employées par les forces restées loyales au colonel Kadhafi, lesquelles misent désormais sur la mobilité, en ayant recours à des véhicules civils et des armes légères. Leur imbrication dans les zones civiles et leur proximité avec les rebelles font que les frappes aériennes des chasseurs-bombardiers de l’Otan risquent de causer des dommages collatéraux et s’avérer, au final, contre-productives.

L’efficacité de l’hélicoptère de combat n’est plus à démontrer. Il est l’outil idéal pour mettre en échec les troupes de Kadhafi et de faire peser sur elle une menace permanente, comme cela a été récemment le cas en Côte d’Ivoire, où les Gazelle de la Force Licorne et les appareils de l’ONUCI ont fait plier les forces restées fidèles à Laurent Gbagbo qui refusait jusqu’alors de quitter le pouvoir.

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