Le dossier de l’A-12 Avenger est clos

Au cours des années 1980, l’US Navy a confié à McDonnell Douglas (absorbé depuis par Boeing) et General Dynamics (groupe Lockheed-Martin) le soin de développer un bombardier furtif destiné à remplacer les A-6 Intruder:

C’est ainsi que le projet A-12 Avenger a été lancé. Cet appareil ressemblait en fait à une aile volante, propulsée par deux turboréacteurs General Electric F412 et armée par 2 missiles AIM-120 AMRAAM, 2 AGM-88 Harm anti-radar et des bombes placées dans une soute interne. L’US Navy en attendait 600 exemplaires et l’US Marine Corps en voulait 238 unités

Seulement voilà, de nombreuses difficultés liées aux matériaux censés rendre furtif le « Flying Dorito » (le surnom de l’A12) firent grimper le coût de ce programme. Le prix unitaire, fixé, au départ, à 100 millions de dollars, avait atteint les 165 millions de dollars. Du coup, en 1991, le Pentagone décida d’arrêter les frais, de rompre le contrat et de réclamer 1,3 milliard de dollars aux deux constructeurs.

Cette décision donna le coup d’envoi à une longue bataille juridique. Pour les deux industriels, il leur aurait été possible de ne pas dépasser les coûts de développement si le Pentagone leur avait donné l’accès à des technologies sensibles, notamment celles du bombardier furtif F-117 Night Hawk. D’où leur contestaton de l’arrêt du programme et leur saisie de la justice pour demander 1,2 milliards de dommages au département de la Défense.

Cependant, pour le Pentagone, les deux constructeurs ne pouvaient pas invoquer la non communication d’informations pour justifier leur incapacité à maintenir le programme de l’A-12 Avenger dans les limites fixées étant donné que ces technologies relevaient du « secret d’Etat ».

Finalement, après que les deux parties ont obtenu gain de cause chacune à leur tour devant la justice, la Cour suprême des Etats-Unis a été amenée à trancher le différend. En fait, elle a surtout livré un jugement à la Salomon.

En effet, comme elle a reconnu la validité de l’utilisation par le Pentagone du « principe du secret d’Etat », en conséquence, aucun des deux plaignants n’est en mesure de prouver que l’autre a tort. Ainsi, le département à la Défense n’a pas de dommages à verser, de même qu’il ne peut pas réclamer aux constructeurs le remboursement de 1,3 milliard de dollars.

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