Les taliban pakistanais attaquent la base aéronavale de Karachi

Le dernier coup de force des taliban pakistanais fait penser à celui qu’ils menèrent contre le grand quartier général (GHQ) de l’armée situé à Rawalpindi, en octobre 2009 et au cours duquel 19 personnes avaient perdu la vie, dont les 11 assaillants.

Cette fois, le Mouvement des taliban du Pakistan (TTP), allié d’al-Qaïda, a lancé un assaut contre une base aéronavale de Mehran à Karachi. Au moins quinze militants ont réussi à s’infiltrer dans l’enceinte militaire, dans la nuit du 22 au 23 mai, après en avoir escaladé les murs et sectionné les rouleaux de barbelés.

Une fois à l’intérieur, les taliban ont ouvert le feu à l’arme légère et lance-roquette. Selon un dernier bilan, 10 marins pakistanais ont été tués et deux avions de patrouille maritime P3 Orion ont été détruits. Les combats ont duré plusieurs heures, les militaires pakistanais ayant des difficultés à reprendre le contrôle de la situation.

« Nous revendiquons cette attaque pour venger Oussama (Ben Laden, ndlr) » a indiqué Ehsanullah Ehsan, un porte-parole du TTP, qui avait juré de mener des actions de représailles après la mort du chef d’al-Qaïda.

Il s’agit de la troisième attaque revendiquée par le TTP perpetrée pour venger Ben Laden. La première avait visé un centre d’entraînement de la police à Shabqadar, dans le nord-ouest du Pakistan et fait 98 tués le 13 mai. La seconde a eu lieu une semaine plus tard, contre le consulat des Etats-Unis à Peshawar.

Cela étant, et alors que des doutes se portent sur l’armée pakistanaise pour son rôle dans la fuite d’Oussama Ben Laden, c’est une nouvelle fois la marine qui est visée par les taliban locaux. Le mois dernier, plusieurs bus transportant des marins pakistanais ont été attaqués à Karachi.

Mais le plus inquiétant est de penser que si les taliban pakistanais ont pu faire ce coup, ils sont aussi capable de s’en prendre à la base aérienne de Masroor, située à 25 km de celle qu’ils ont attaquée. Et là, une partie de l’arsenal nucléaire du pays s’y trouverait…

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