La « bête de Kandahar » mobilisée pour le raid contre Ben Laden?

Après le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, c’est au tour du chef d’état-major interarmées, l’amiral Mike Muellen, de s’inquiéter publiquement de la profusion de détails donnés à la presse au sujet de l’opération, qui, menée par les Navy Seals du Joint Special Operation Command, a permis d’éliminer Oussama Ben Laden, le 2 mai dernier, au Pakistan.

« Il est temps de se taire » a déclaré l’officier, au cours d’une conférence de presse donnée le 18 mai. « Nous en sommes arrivés à un point où nous risquons de compromettre cette capacité précieuse (de mener des opérations clandestines, ndlr) et nous ne pouvons pas nous le permettre. Le combat n’est pas terminé » a-t-il expliqué.

De son côté, Leon Panetta, actuel directeur de la CIA et futur chef du Pentagone, a rédigé une note de service dans laquelle il rappelle que les employés de l’agence de renseignement qu’ils pourraient faire l’objet de poursuite s’ils divulguent des informations sensibles à des personnes qui ne sont pas censés les connaître.

Même s’il n’a pas été le dernier a donné quelques détails sur l’opération qui a conduit à la neutralisation de Ben Laden, Leon Panetta entend ainsi mettre un terme à la diffusion dans la presse d’éléments sensibles, comme par exemple ceux évoqués dans l’édition du 18 mai le Washington Post.

Selon le quotidien, en plus des images satellites et des agents infiltrés sur place, la CIA aurait aussi eu recours à des drones furtifs afin d’obtenir des renseignements les plus précis possible au sujet de la maison occupée par Ben Laden dans la ville pakistanaise d’Abbottabad. Une dizaine de missions secrètes auraient donc été réalisées par ces engins avant l’opération du 2 mai, à laquelle ils auraient également participé.

Ces drones furtifs, qui évoluent à haute altitude, ont ainsi pu fournir des films à haute résolution de l’environnement de l’ancien chef d’al-Qaïda. Les Predator peuvent être écartés d’emblée de la liste des possibles appareils utilisés : à cause de leurs caractéristiques, ils auraient été détectés par les militaires pakistanais, qui disposent dans la région où Ben Laden a été tué, de moyens conséquents étant donné que des installations nucléaires y sont implantées.

D’où, selon le Washington Post, l’emploi de la « bête de Kandahar », à savoir le RQ-170 Sentinel de Lockheed-Martin, dont l’existence avait été révélée en 2009 après la diffusion d’un cliché le montrant sur la base afghane de l’Otan et confirmée en décembre de la même année.

Outre sa furtivité, le RQ-170 Sentinel, mis en oeuvre par le 30th Reconnaissance Squadron, présente l’avantage de pouvoir filmer dans toutes les directions sans avoir besoin de survoler son objectif.

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