Ben Laden : L’administration américaine parle trop

L’élimination d’Oussama Ben Laden, le chef d’al-Qaïda, par un commando américaine au Pakistan, le 2 mai, a donné lieu à une série de fuites concernant les détails de l’opération et ses conséquences dans la presse.

Et même si certaines déclarations de responsables de l’administration américaine ont semblé contradictoires, notamment pour ce qui concerne le film des évènements, il n’empêche que des informations qui n’auraient pas dû être communiquées l’ont été.

A commencer par celle du nom de l’unité du Joint Special Operation Command (JSOC) qui a mené l’opération contre Ben Laden, à savoir le Naval Warfare Development Group (DevGru), c’est à dire l’ancienne Navy Seal Team 6, alors que l’existence de cette unité est censée être secrète.

Du coup, de nombreux journalistes se sont déplacés à Virginia Beach, la ville où le DevGru est basé. Seulement voilà, cela est de nature à donner des idées à des individus ayant la volonté de venger la mort d’Oussama Ben Laden. D’où les préoccupations exprimées par Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense.

« Quand j’ai rencontré l’équipe jeudi dernier (ndlr, 5 mai), ils m’ont fait part de leur inquiétude (pour leur sécurité), en particulier de celle de leur famille » a-t-il déclaré lors d’un déplacement au Camp Lejeune, une base du corps des Marines, en Caroline du Nord, le 12 mai. « Il y a eu un effort constant et efficace pour protéger l’identité de ceux qui ont participé au raid. Cela doit continuer » a encore ajouté Robert Gates, qui a également précisé que de nouvelles mesures pour protéger l’anonymat des membres de cette unité devraient être prochainement prises.

Le chef du Pentagone a aussi regretté le manque de discrétion de l’équipe du président Obama, alors qu’il avait été convenu d’en dire le moins possible sur les circonstances de l’opération menée à Abbottabad, au Pakistan. « Franchement, dans la situation room, nous étions nous d’accord pour ne pas rendre publics le sdétails opérationnels. Tout s’est effondré le lendemain » a-t-il déploré.

Et cet afflux de commentaires qui devraient rester confidentiels risquent poser des problèmes à l’avenir. « Des sources anonymes qui révèlent des informations secrètes sur les tactiques, l’entraînement et l’équipement d’unités secrètes mettent en danger notre capacité à mener des opérations semblables à l’avenir » a déclaré Geoff Morrell, le porte-parole du Pentagone.

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